À la découverte du
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Cho La Pass Phedi Au départ de Dzonglha, le sentier grimpe sur des pentes douces, traverse des petits replats puis devient plus accidenté. Sur cette première partie du parcours vers Lobuche, le Cholatse (6 640 m) et le lac Chola Tsho volent la vedette. Les paysages sont à couper le souffle.De tous les parcours effectués depuis le début du trek, ce trajet fait sans contredit partie des plus beaux. Beau à en donner le vertige. Lobuche Au temps où nous y étions, Lobuche avait la réputation d'être à tout le moins une kharka au caractère « rustique » : lodges négligés, propreté tout juste passable. La situation se serait nettement améliorée ces dernières années, lit-on. Quoiqu'il en soit, Lobuche est achalandé durant les saisons de trekking. Cette kharka est de plus située sur la route des expéditions alpines sur l'Everest. En plus des trekkeurs qui y passent la nuit, de nombreux porteurs s'y arrêtent pour prendre le thé, se réchauffer avec du rakshi (alcool à base d'orge qui ne fait pas bon ménage avec l'altitude chez les Occidentaux) ou pour se ravitailler avant de poursuivre leur route. Le gîte y est plus cher qu'à Namche Bazar en raison de la rareté relative des places disponibles et de l'éloignement. Les surplus des expéditions alpines sont souvent écoulés par les propriétaires de lodge de Lobuche. On peut donc bénéficier d'une plus grande variété de produits qu'ailleurs.Température En octobre, la température descend au-dessous de 0°C la nuit. Fin novembre, les nuits sont très froides : autour de -20°C. La température commence à se réchauffer au début d'avril.Altitude Comment se sent-on à 5 000 mètres ? Les réactions individuelles sont très variables. À moins d'être parfaitement acclimaté à la suite d'un long séjour en haute altitude, on ne s'y sent pas très bien au début. Les symptômes sont variables : léger mal de tête, fatigue, manque d'appétit, difficulté à dormir ou simplement... bof, ça va couci couca. Cette situation est normale. Les spécialistes de la haute altitude suggèrent néanmoins d'être attentif à ces symptômes et de s'assurer qu'il n'y a pas aggravation au fil des heures.
Etape Dzonglha-Lobuche
Carte-itinéraire
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Les porteurs Après
le petit déjeuner, pendant que nous lézardons sur la
petite terrasse du lodge entièrement exposée
au soleil, les porteurs s'activent. L'un d'eux vient chercher mon duffle
bag pour le fixer par dessus son doko On ne parle plus de sahibs ni de coolies aujourd'hui. Mais la nature des rapports entre autochtones et étrangers a-t-elle véritablement changé ? Sans porteurs, point de trekking. Sans trekking, des hommes et des Népalais en proie à des conditions plus misérables encore. Est-ce se donner bonne conscience ? Qu'en pensent les porteurs ? Je ne le saurai pas. Nous arrivons à peine à parler pluie et beau temps. Inutile de questionner ceux qui les emploient. Ils me donneront le point de vue du business. Je le connais déjà. Le sentier historique Les
porteurs se mettent en route. Quelques minutes plus tard, nous emboîtons
le pas. Nous marchons à pas vifs sur des sentiers pentus,
tantôt caillouteux, tantôt enneigés. Dominé par
le Cholatse (6 440 m), le paysage est magnifique. En avant,
des pics enneigés découpent le ciel. À main
droite en contrebas, un lac aux eaux turquoises superbe, le Chola
Tsho. Le regard a peine à se fixer. Comme si ce n'était
pas assez, le sentier bifurque à droite et descend pour rejoindre
la berge du lac que nous longeons au ralenti pour faire durer le
plaisir. Le
sentier débouche sur une arrête surplombant une large
vallée. Silence ! Quelle perspective. Nous avons enfin rejoint
la vallée de Lobuche. Lobuche Le sentier longe le glacier du Khumbu du côté ouest. La piste est large et la marche y est relativement aisée. Nous atteignons la kharka de Lobuche où sont regroupés quelques lodges. Le camp est installé sur une étroite terrasse surplombant le sentier juste en face du gigantesque Nuptse (7 861 m). Après le déjeuner, je pars faire une petite marche autour de la kharka pour changer un peu. Les bâtiments ont une allure rustique, souvent négligée même. La montagne ne laisse aucun répit à ceux qui vivent ici. Dailleurs ce hameau sera en grande partie déserté lorsque lhiver se sera installé pour de bon. Leau de fonte du glacier du Khumbu coule sur un lit de pierres usées en contournant la kharka à l'est. Je peux apercevoir au nord, le sentier que nous emprunterons demain pour rejoindre la dernière kharka. Le souffle court, je retourne au camp. Dès que le soleil baisse, le froid s'installe. Même dans la tente où je me suis réfugié pour m'abriter du vent. Je m'enveloppe dans mon duvet en attendant la soupe. Longue nuit La nuit est mauvaise. Je me réveille en sursaut bien près de la crise de panique. Je manque dair. Je sais que cette réaction est normale en haute altitude. N'empêche, il faut que je sorte de ce maudit duvet au plus vite mais n'y arrive pas. La fermeture éclair est coincée. Je m'énerve. Jessaie de prendre de grandes respirations. Parvenant enfin à sortir de là, jenfile à la hâte doudoune et tout le tralala, et me précipite dans la nuit. Je fais les cents pas autour du camp pour régulariser ma respiration. La marche m'ayant fait grand bien, je m'assoies sur une grosse pierre au bout de la terrasse sur laquelle sont installées nos tentes. Il fait froid. Pourquoi suis-je là à grelotter dans le noir loin de tout ? Pourquoi ai-je tant envie de poursuivre la route... coûte que coûte ? Pour voir la montagne certes. Mon aventure himalayenne n'a rien d'une quête initiatique. Pourtant, j'y fais une découverte inattendue. Je marche jour après jour en frôlant les limites de mes capacités physiques. Je n'ai de souci que pour franchir la prochaine pente afin de poursuivre la marche et terminer la journée. Je n'ai pour contraintes que les impératifs du relief. Je passe des heures sans parler. Tout ce dont je dispose pour les semaines à venir tient dans un sac minuscule. J'éprouve un énorme bien-être en faisant ma toilette pourtant avec bien peu. Je vis jour et nuit en faisant corps avec la nature. Je répéte les mêmes routines simples jour après jour. J'ai l'impression d'expérimenter une sorte d'épuration du corps et de l'esprit. Non seulement mon séjour me permet-il de découvrir ce coin du monde. J'y fais en même temps un voyage intérieur. C'est sans doute pour cela aussi que je suis là à grelotter dans le noir. L'aube apportera sont lot de surprises au prix d'efforts qui ajouteront à l'exaltation du rêve devenant réalité. Il n'y a pas à chercher plus loin. Il est temps d'aller dormir ! Me déshabiller, même lentement, m'essouffle. Je m'emmitouffle dans mon duvet et tâche de ne plus bouger. Ma respiration est trop rapide pour que je me sente confortable. Il faut néanmoins que j'arrive à faire comme la momie couchée dans son sarcophage à côté de mon matelat. Car en ce moment, il suffirait de bien peu pour croire que l'on m'a enfoui vivant au fond d'une pyramide au creux de la Vallée des rois.
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