Himalaya du Népal

   



 

 

   

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Phakding - Monjo

La première étape de cette journée consiste en une randonnée fort plaisante. Le sentier sinue d'une rive à l'autre de la Dudh Kosi, grimpe à flanc de montagne, traverse des petits villages et conduit à l'entrée du Parc National Sagarmatha. On peut compter à peu près 3 heures pour atteindre Jorsale.

Sentier à flanc de montagne Photo

Jorsale

Nombreux sont les trekkeurs et les porteurs s'arrêtant à Jorsale avant d'entreprendre la longue montée sur Namche Bazar. On y trouve plusieurs lodges, maisons de thé et petites boutiques.

Jorsale
Jorsale...
oÙ il fait bon flÂner

Ponts sur la Dudh Kosi

Les ponts  sur cette partie de l'itinéraire ont, pour la plupart, été refaits. On peut voir à l'occasion ce qui reste des vieux ponts malmenés par la crue des eaux et le débordement de lacs glaciaires de même que quelques passerelles qui ont fait leur temps.

Les ponts du Khumbu Photo

D'une hauteur impressionnante, le pont à la confluence de la Dudh Kosi et de la Bhote Kosi a été construit par les Suisses en 1989. C'est par ce pont que l'on accède au Khumbu et c'est ici que commence la longue montée sur Namche Bazar.

Pont suspendu
Sur le pont de Namche
l'on n'y danse pas !

Montée sur Namche Bazar

Chez de nombreux trekkeurs, les premiers symptômes généralement associés au mal d'altitude apparaissent souvent lors de la montée sur Namche Bazar. Lorsque l'on part de Phakding le matin, le gain d'altitude est considérable durant cette journée : 800 mètres dont 600 dans cette seule montée (Jorsale-Namche Bazar). Il est judicieux de faire une halte prolongée à peu près à mi-chemin dans la côte tout en profitant d'une vue lointaine sur l'Everest si le ciel est dégagé. Il y a habituellement attroupement à cet endroit. À noter qu'il n'y a aucun lodge ni teahouse entre Jorsale et Namche Bazar.

Mur mani

Les murs mani (mendan) constituent l'un des éléments typiques du paysage dans les régions bouddhistes. On les rencontrent principalement à l'entrée des villages. Les mendan étant sacrés, on doit toujours les contourner par la gauche. Passer à droite est offensant pour les Sherpas. Pour un Sherpa, contourner un mur mani équivaut à réciter toutes les prières gravées sur chacune des pierres qui le composent. Celui qui y a posé sa pierre gravée (mani) bénéficie aussi des prières de tous ceux qui contournent le mur.

Mur mani
Mur mani

Sagarmatha National Park

Coût du permis : 1 000 NPR.
Il est formellement interdit de couper du bois dans le parc, de transporter des armes et d'escalader des sommets sans disposer des permis requis.
 Les trekkeurs doivent demeurer sur les sentiers de trekking auxquels donne accès le permis.
 Les trekkeurs doivent transporter leurs déchets et en disposer aux endroits prévus à cette fin.
 Le kérosène pour les feux de cuisson peut être acheté en grande quantité à Lukla et à Namche Bazar. Il est aussi disponible chez certains marchands dans les villages du Khumbu.

Protection de l'environnement

Le Khumbu Environmental Conservation Committee a pour mission de veiller à la protection de l'héritage culturel et naturel du Khumbu. Présidé par le Rimpoche du monastère de Tengboche, le Comité a investi effort et ressources pour améliorer la situation notamment en ce qui a trait à la disposition des déchets. Il mène de plus de nombreuses campagnes afin de sensibiliser les populations locales à l'importance de l'utilisation efficace des sources d'énergie et de la protection du milieu. Considérant les contraintes que représentent pour les populations locales les mesures mises de l'avant, il est d'importance capitale que les trekkeurs se responsabilisent et, en toutes circonstances, se comportent en personnes respectueuses de l'environnement et de la culture du peuple sherpa.

Étape Phakding-Namche Bazar
Durée : environ 6 heures
Dénivelés : + 820 m / - 40 m
Gîte et repas : tous les villages

Variation d'altitude
Phakding 2 640 mètres
Bengkar 2 905 mètres
Monjo 2 840 mètres
Jorsale 2 805 mètres
Namche Bazar 3 440 mètres

Carte-itinéraire
Phakding-Namche Bazar Carte

 


Un grattement sur la tente suivi d'un murmure... « Tea Sir ». Dunde, un Sherpa d’une quinzaine d’années, neveu du chef-cuisinier Jangbu, nous apporte le chiya. Cette boisson, que l'on nous servira à satiété, est faite de thé additionné de beaucoup de lait chaud très sucré. Suivent les bassines d’eau chaude pour la toilette matinale. Je fais de mon mieux dans les circonstances.

Chiya et porridge

Mettant trop de temps à boucler mes bagages, j’arrive à la longue table dressée en plein milieu du camp, alors que les coéquipiers, pour la plupart, achèvent leur petit déjeuner. Les œufs ? C’est trop tard ce matin et, de toutes façons, je n’ai pas très faim. Porridge, rôties, confiture et chiya feront très bien l’affaire. Comme le chiya, le porridge fera aussi partie des aliments de base tout au long du trek. Jean-Guy s'en lassera vite. C'est pourquoi, à tous les matins, à l'heure du petit déjeuner, dès que les aides-cuisiniers apparaîtront, il y aura toujours un coéquipier pour suggérer à Jean-Guy de ne pas oublier sa ration de porridge.

Les porteurs

Tout autour, c’est une véritable fourmilière. Alors que Jangbu prépare les dernières rôties, les guides sherpa achèvent de démonter les tentes et préparent les charges pour les porteurs. Tandis qu’une bonne partie du matériel de camping est acheminée à dos de yacks, sur cette première partie de l’itinéraire, nos sacs sont transportés par des porteurs. Des Raï et des Tamang pour la plupart.

Ces derniers, plutôt minces et pas très grands, empilent les bagages de deux trekkeurs, parfois trois, sur un doko Photo, une sorte de panier en bambou déjà rempli à ras bord. Une fois les bagages fixés en place avec des bouts de cordes usées et pleines de nœuds, ils s’accroupissent et, s’aidant du namlo, un bandeau frontal fait de cuir, de corde tressée ou de tissu passé sur leur front, ils soulèvent leur charge en titubant, puis partent à petits pas. Il est difficile d'évaluer le poids des charges. La norme serait d'une trentaine de kilos. Pour un petit supplément à leur tarif horaire, je crois que plusieurs porteurs portent bien davantage.

Par ponts et par vaux

Partis peu après les porteurs, nous marchons sur un sentier en balcon longeant la rive ouest de la rivière Dudh Kosi, qui sinue bruyamment 100 mètres plus bas en une suite ininterrompue de torrents d’un bleu laiteux. Le flanc de la montagne est tapissé de pins et de rhododendrons. À la hauteur de Toktok, la vue sur le Thamserku (6 623 m), loin au nord-est, est magnifique. Après le village de Bengkar, nous traversons sur la rive est de la Dudh Kosi en empruntant un pont suspendu et montons sur Chomoa toujours en longeant la rivière. Forêts de rhododendrons, de magnolias et de conifères se succèdent. Dépassé le bourg de Monjo (Monoj), il faut s'arrêter au check point contrôlant l'accès au Sagarmatha National Park. Sagarmatha est le nom que porte l’Everest au Népal. Un soldat, mitraillette en bandoulière Photo, se tient près de la clôture qui barre le sentier.

En raison de la guérilla maoïste sévissant au Népal, l'entrée du parc est gardée par des soldats bien armés. Mis à part leurs armes, ils ressemblent davantage à des gardes-frontière ou à des guides de safari au look exotique qu'à des soldats prêts à contrer une attaque maoïste. Il est vrai que les maoïstes sont beaucoup plus présents dans l'ouest du pays. On les rencontre souvent semble-t-il sur le circuit de l'Annapurna. Ils n'inquiètent pas les trekkeurs, qui doivent cependant accepter de payer une « taxe révolutionnaire » pour poursuivre la route. Rien de tel dans la région de l'Everest toutefois. Pendant qu’un officier contrôle les passeports et permis de trekking, nous faisons la pause.

Une longue descente abrupte et caillouteuse nous conduit au fond de la vallée où coule la Dudh Kosi, que nous traversons à nouveau en empruntant un long pont suspendu. La piste traverse Jorsale (Thumbung), un petit village pittoresque où les lodges semblent particulièrement bien tenus. Jorsale est le dernier village avant Namche Bazar, notre destination aujourd'hui. Le sentier traverse à nouveau sur la rive est de la rivière et longe la berge où nous nous arrêtons pour le déjeuner. Adossé à une grosse pierre, je me repose au soleil pendant que l'équipe d'intendance prépare le déjeuner. Je n'ai pas vraiment faim mais m'efforcerai de manger pour éviter la panne sèche dans la première véritable montée du trek toute proche.

Vision époustouflante

À la file indienne, nous reprenons la route. Alors que la respiration commence à se faire plus régulière, le fameux « deuxième souffle » dit-on, nous devons nous arrêter. Une caravane de dzo Photo peine à franchir un passage mal assuré. Nous poursuivons la montée à travers une forêt clairsemée. À la confluence de la Dudh Kosi et de la Bhote Kosi, une rivière arrivant de l'ouest... vision époustouflante. J'ai l'impression d'être figurant dans un film à la Indiana Jones. Devant nous, une longue passerelle étroite Photo enjambe une gorge faisant plus de 100 mètres de profondeur. De l'autre côté du pont, le sentier semble se perdre dans la forêt.

Nous nous engageons sur la passerelle. Elle craque et ondule sous les pas des marcheurs. Déstabilisé par moment, je ralentis le pas et m’agrippe au câble de suspension latéral qui sert également de rambarde. Mais il n’y a pas de temps à perdre. Je repars aussitôt. Je me sens grisé par la succession des images et des sensations qui m’assaillent de toutes parts. Non, ce n'est pas un film, ni un décor de carton-pâte. Ce pont est bien là sous mes pieds. Justement, finissons-en avant que je n’entende le tintement des cloches à yacks annonçant l’arrivée d’une caravane.

Montée sur Namche Bazar

Sous un soleil de plomb, nous nous engageons enfin dans la longue montée conduisant à Namche Bazar (Nauche ou Nauje disent les Sherpas). D'abord abrupte, la pente s'adoucit quelque peu à mi-chemin. Nous montons maintenant en lacets à travers une forêt de conifères peu dense, offrant des zones d'ombre fort appréciées. Dans une boucle, l’Everest se laisse apercevoir au loin derrière la crête du Nuptse. Cette vue sur l’objectif ultime de l’expédition me fait un drôle d'effet. Est-ce possible ? Il est là, dans toute sa majesté, entouré de montagnes tout aussi impressionnantes. Là où la terre rencontre le ciel. Je réalise en même temps toute la distance à parcourir sur ces sentiers caillouteux, poussiéreux et pentus qui me font de plus en plus souffler.

Dans l’effort, le groupe s’éparpille. La montée est difficile. Mal de tête, étourdissements, fatigue. Sans doute les premiers effets du gain rapide d'altitude. France arrive derrière moi. Mêmes symptômes. Nous avons le souffle court et parlons peu. Le discours est saccadé. Nous repartons et croisons Benoît qui s'est arrêté. Il trouve la montée difficile aussi. Je continue à grimper. Je m'arrête de plus en plus souvent pour reprendre mon souffle. La respiration reste néanmoins haletante. Je me sens fatigué. Je n'arrive pas à maintenir un rythme qui m'éviterait ces trop nombreux « stop and go ». À la vitesse de la tortue, je me traîne les pieds dans cette pente qui n’en finit plus. Et pourtant, j’en suis seulement à mon deuxième jour de trek, à une altitude dépassant à peine les 3 000 mètres. Ouach ! Quelle folle pensée que celle-là ! Vite en marche. Je monte et monte encore. Au loin, la vue de quelques maisons me donne un petit regain d’énergie. Je presse le pas tant bien que mal !

Le nid de coucous

Enfin, le village. Appuyé sur mes bâtons, le souffle court, je regarde Pascal qui m'indique un endroit dans le flanc de la montagne sur laquelle le village est adossé. « Quoi ! On ne s'arrête pas ici » dis-je à Pascal avec étonnement. « Non, répond-il, l'emplacement du camp est en haut sur l'une des petites terrasses que l'on voit sur la gauche. » Hum ! Pourquoi fallait-il aller se percher sur un nid de coucous après une journée pareille. Grimpons qu'on en finisse enfin, me dis-je ! Le pas est lent et je dois m’arrêter fréquemment. Où est donc passée la forme physique que j'ai développée mois après mois en y mettant autant d'effort ? J'ai peine à grimper. Appuyant plus fort sur mes bâtons de marche, je pense, pour faire diversion, à la chanson de Robert Charlebois… Si j’avais les ailes d’un ange. Gauche, droite, encore un petit effort. J’y suis enfin sur cette damnée terrasse. Je m’assoie lourdement par terre. Long soupir.

Les tentes sont déjà installées le long de l'étroite terrasse tout en haut du village. Nos bagages y ont été déposés. Les porteurs et les yacks ont été plus rapides que nous. Comment font-ils enfin ? Assis au bord de la terrasse, je regarde en bas. Il ne peut y avoir plus belle vue sur Namche Bazar au couchant. Le nid de coucous, c’était donc pour ça !

 
 

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