Himalaya du Népal

   



 

   

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Tengboche

Tengboche est un lieu fréquenté durant les saisons de trekking. Les vues sur plusieurs hauts sommets, dont l'Ama Dablam tout proche, y sont exceptionnelles. La plupart des trekkers s'y arrêtent pour visiter le célèbre monastère bouddhiste. Quelques lodges peuvent accueillir les randonneurs qui désirent prolonger le séjour. On peut aussi camper dans la vaste clairière devant le monastère.

Tengboche
Tengboche

Le monastère

Fondé en 1919 par Lama Gulu, le gompa fut détruit et reconstruit à deux reprises suite à un tremblement de terre en 1934, et à un incendie qui rasa complètement le bâtiment principal en 1989. Le nouveau gompa, une construction quadrangulaire sur deux étages, fut consacré en 1993. C'est le plus grand et le plus prestigieux monastère du Khumbu. Le monastère est entouré de maisonnettes où résident les moines. Une école adjacente au monastère accueillent de jeunes moinillons et des lamas de village venant y poursuivre leurs études. Ngawang Tenzin Zangbu, l'actuel Rimpoche (Précieux Maître) de Tengboche, est considéré par les Sherpas comme le tulku (réincarnation) de Lama Gulu. Ce lama érudit est une figure clé au Khumbu, tant pour les affaires religieuses que civiles.

Bouddha
Bouddha
MonastÈre de Tengboche

Mani Rimdu

Chaque année, fin octobre, le monastère de Tengboche vibre aux sons des grandes trompes, des tambours, des gongs alors que se déroule la plus grande fête du calendrier sherpa, le Mani Rimdu. Il s'échelonne sur plusieurs jours et donne lieu autant à des périodes de prière et de recueillement, qu'à des danses-spectacles et des moments de réjouissances. Les Sherpas participent en grand nombre à cette fête.

Lire l'article Mani Rimdu

Etape 1 : Pangboche-Tengboche
 Durée : environ 3 heures
 Dénivelés : + négligeable / - 70 mètres
 Gîte et repas : Deboche, Tengboche

Étape 1 : Variation d'altitude
Pangboche
3 930 mètres
Deboche
3 770 mètres
Tengboche
3 860 mètres

Carte-itinéraire
 Pangboche - Tengboche Carte

 


Monastère de TengbocheNous partons à la file indienne. La végétation étant de retour, le paysage s'est quelque peu adouci. Le sentier serpente sur le flanc d'une montagne. Sur la gauche, au fond d'un ravin, coule bruyamment l'Imja Khola, une rivière impétueuse aux eaux turquoises. Plus loin, un vieux chorten Photo se dresse au milieu de la piste qui se dédouble afin que les passants venant du nord aussi bien que du sud puissent le contourner par la gauche comme le veut la coutume bouddhiste.

Le sentier descend doucement jusqu'à une vieille passerelle permettant de franchir la gorge creusée par l'Imja Khola. Photo Je m’arrête sur la passerelle pour prendre une photo. Absorbé par la recherche du meilleur angle pour la prise de vue, je sens la passerelle onduler sous mes pieds. Des yacks viennent de s’y engager. Au diable la photo, je presse le pas tandis que, de l'autre côté, quelques coéquipiers observent la scène en riant. Quoi ! Ces yacks n'ont-ils pas la priorité de passage ?

La culture tibétaine

Nous marchons sur le sentier conduisant au monastère de Tengboche (Thyangboche), véritable phare de la culture bouddhiste tibétaine qui empreint la société sherpa. Le sentier serpente à travers de délicates forêts de rhododendrons. Pour me mettre dans l'ambiance, j'échange avec Pascal. Notre sujet : le conflit qui oppose le Tibet à la Chine. Nous sommes d'accord sur l'essentiel. Cette question doit être regardée dans son contexte historique. En annexant le Tibet, qu’elle considérait comme une province chinoise, la Chine aurait amélioré les conditions de vie des Tibétains. Certes, des atrocités furent commises au Tibet lors de la révolution culturelle chinoise, comme partout ailleurs en Chine d'ailleurs. Mais à cette époque, les classes dirigeantes tibétaines, y compris les ordres monastiques, n’étaient pas sans reproche à l’égard du peuple tibétain. La politique chinoise actuelle visant à rendre minoritaires les Tibétains sur leur sol ancestral est certes radicale et excessive, nous en convenons. Néanmoins, malgré sa grande admiration pour la culture tibétaine, Pascal ne tranche pas.

Il est vrai qu'on ne refait pas l’histoire. Chercher à établir la responsabilité des fautes commises dans le passé ne conduit nulle part. Mais n'y a-t-il pas urgence ? Le Tibet est en danger de sinisation. La Chine ne consentira jamais à se retirer du Tibet. Il nous semble de la plus haute importance que le Dalaï Lama et les autorités chinoises trouvent un compromis afin que le Tibet puisse jouir d'une autonomie suffisante pour assurer l'épanouissement de sa culture avant qu’il ne soit trop tard. Le Dalaï Lama a fait des propositions concrètes à cet effet et n'exige plus l'indépendance complète du Tibet. Qu'attend donc la Chine pour rejoindre le concert des grandes nations sur la question des droits de l'homme ? Si ce peuple perdait son identité, si cette culture venait à mourir, le monde s'en trouverait considérablement appauvri.

Haut lieu de culte

Ayant réglé le sort du monde, nous arrivons à Tengboche (3 860 m), une vaste esplanade herbeuse accrochée au pied de l’Ama Dablam (6 856 m) qui domine tout le paysage. Photo La vue sur plusieurs hauts sommets du Khumbu y est exceptionnelle : Taboche (6 367 m), Lhotse (8 501 m), Lhotse Shar (8 393 m), Kangtega (6 685 m), Thamserku (6 608 m), Everest (8 850 m). Nous déposons nos bagages au pied d'un vieux chorten. Photo Tandis que certains y font la pause, d'autres, dont je suis, partent explorer les lieux. Nous nous regroupons pour la visite du monastère.

Devant la grande porte du monastère, un moine nous rappelle qu'il nous faut enlever nos chaussures avant d'y entrer. La grande salle de prières est dominée par une immense statue de Bouddha, faisant près de quatre mètres, flanquée des grands saints bouddhistes, Avalokitesvara et Padmasambhava. Les uns après les autres, les Sherpas s'agenouillent puis s'allongent à plat ventre, les bras tendus vers Sakyamuni, le bouddha historique drapé d'une robe couleur safran. Leur attitude de recueillement m'interpelle. Est-ce de cette « relation » avec ce dieu de compassion et de sagesse, qui semble omniprésent dans leur vie, que les Sherpas tirent leur joie de vivre et leur sérénité ?

Les objets et les couleurs, où dominent le rouge et les dorures, forment un ensemble décoratif on ne peut plus hétéroclite. Accrochées aux murs, des fresques aux teintes contrastées illustrent les grandes figures qui ont façonné le bouddhisme et dépeignent des scènes de vie religieuse. Des objets de culte, des textes liturgiques et des lampes à beurre reposent sur de petits autels dressés au pied des statues dorées. Au centre de la salle de dévotion, des tuniques bourgognes recouvrent négligemment les longs bancs en bois et les coussins sur lesquels prennent place les moines pendant les offices. Pascal, très documenté sur les grandes religions asiatiques, nous explique à voix basse comment fut introduit le bouddhisme en pays sherpa et répond sans hésiter à toutes nos questions.

 

 
 

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