Trekking au Népal: le camp de base de l'Everest

Himalaya du Népal

Trekking Everest Base Camp - Le trek conduisant au camp de base de l'Everest est l'un des trekkings les plus élevés au monde. Ce trekking exige de marcher et de dormir huit jours au-delà de 4 500 mètres et de franchir la barrière de 5 000 mètres durant quatre de ces journées. Longues montées abruptes sur les moraines glaciaires, distances importantes à parcourir certains jours, haute altitude, froid intense la nuit, surtout tard à l'automne, en font un trekking exigeant. C'est néanmoins un trekking à la portée de la plupart, moyennant une condition physique correcte. Ce trekking vaut bien les petites misères auxquelles on s'expose pour contempler de si près l'Everest.

En marche

Aéroport de Katmandou... Le coucou prend son envol pour atterrir 45 minutes plus tard sur une piste pentue minuscule nichée au coeur des montagnes. Un happening inoubliable. On se retrouve au pays des Sherpas. Un peuple d'origine tibétaine fascinant. Le changement est radical. Comme si l'on venait de changer de pays. Les guides sherpa et les porteurs récupèrent les bagages. Le sirdar attribue les charges à chacun. La colonne se met en route. Les villages se succèdent : Chablung, Ghat, Phakding, Benkar, Monjo, Jorsale. Ici, c'est le Pharak, une région de moyennes montagnes encore boisée. Empruntant une piste caravanière sinueuse, côtoyant des torrents tumultueux, le sentier monte et descend en s'accrochant aux pentes maintenant plus abruptes. Paysages à couper le souffle. Ce n'est pas uniquement une figure de style ! Étourdissement, nausée ! À tout le moins, respiration haletante. Pendant une courte pause pour reprendre le souffle, les yacks chargés de bagages passent devant. Et aussi les porteurs. Pourtant, ce sont eux qui se tapent tout le boulot ! La montée sur Namche Bazar est longue. Tout le monde semble s'être donné rendez-vous à Namche, le coeur du Khumbu. On y fait une pause d'une ou deux journées pour favoriser l'acclimatation.

Le Khumbu

Vivement la marche ! Au fil des jours, les villages se transforment en kharkas : Phortse Thanga, Dole, Machhermo. Les arbres ont disparu. L'air s'amincit. Nouvelle pause à Gokyo au bord du lac couleur d'émeraude. Pendant l'ascension du Gokyo Ri, les lièvres deviennent tortues. Depuis le pic, la vue sur l'Everest est magnifique. Prêts pour la traversée du col. La piste traversant le glacier Ngozumpa n'est pas évidente. Pendant la montée au col Cho La, le coeur bat vite tandis que la pente se raidit. Le col est enneigé. Il faut tailler des marches dans la neige avec les chaussures pour venir à bout de la forte inclinaison de la pente. De l'autre côté du col, on rejoint la vallée de Lobuche, le pays des titans. C'est le haut Himalaya. Les aurores gelées à Lobuche et Gorak Shep font presque regretter les îles du sud. Mais on les oublie vite. Les blancs sommets, les pics acérés, les arêtes tranchantes dominent maintenant le paysage. Les géants himalayens sont là tout près. Puis partout autour. Nous nous retrouvons au coeur même du Khumbu Himal, le massif le plus gigantesque de la planète. Sur le Kala Pattar, le point culminant du trek, la vue sur l'Everest, trônant avec majesté au-dessus du massif, est époustouflante. Moment d'extase assuré.

L'Ama Dablam et le Chola Tsho

Parcours entre Dzonglha et Lobuche
sur le Chola Pass Phedi

Le sentier menant au camp de base de l'Everest serpente sur les moraines glaciaires et le glacier du Khumbu en frôlant le superbe Nuptse. La montagne semble à portée de voix. Pourtant, son immense paroi verticale culmine 2 500 mètre plus haut. On s'y sent tout petit. Tout au fond de la vallée, le fameux camp de base de l'Everest blotti au pied du Khumbu Icefall. De l'autre côté de la montagne légendaire, le Tibet.

Commence la marche à rebours. Gare aux genoux, les descentes sont longues. Lobuche, Tuklha, Pheriche, Pangboche, le retour des arbres, le monastère bouddhiste de Tengboche, Namche Bazar. De retour à Lukla, c'est la fête avec les Sherpas. Le chang et le rakshi coulent généreusement. Les porteurs laissent tomber un peu de leur timidité. On chante et on danse autour d'un vieux poêle alimenté à la bouse de yacks. Noeud dans la gorge. Retour à Katmandou en coucou. Quel luxe, quel confort dans cette grande ville !

Un séjour riche d'émotions

Effectuer un retour dans le temps en se promenant au coeur de vieilles cités ayant conservé leur caractère médiéval. Côtoyer les Népalais et marcher jour après jour toujours plus loin, toujours plus haut. Aller au bout de soi-même dans l'effort. Faire la fête avec les coéquipiers et les Sherpas avant de prendre le chemin du retour. Voilà des événements propices à susciter de vives émotions et à imprégner la mémoire de souvenirs impérissables. J'ai tâché de les traduire dans un récit illustré de nombreuses photos. En me suivant pas à pas dans mon périple, vous ferez un voyage dans le temps en déambulant tranquillement sur les sites incontournables de la vallée de Katmandou et vous sentirez l'air frais des grands espaces himalayens !

Récit « On a marché sur le toit du monde »

Crédits photo
© Jean-François Bertrand (à gauche)
© Serge-André Lemaire (à droite en haut)
© P.C. Wiesbecker (à droite en bas)

Col Cho La

La traversée du Cho La (Chugyima La ou Tsho La) est jugée difficile mais offre de très belles vues sur les montagnes. Les yacks ne peuvent pas emprunter cette route. Près du deuxième lac de Gokyo, un sentier menant vers l'est conduit au col. Certaines montées sont très raides et la piste est difficile à suivre par moment. Elle traverse le glacier Ngojumba et oblige à grimper sur ses moraines à travers roches et cailloux instables. Selon les conditions climatiques, certaines sections de la piste peuvent être enneigées et même glacées. Il faut alors être prêt à chausser les crampons par mesure de prudence. Après la traversée du glacier, il est recommandé de s'arrêter à la kharka de Thangnag (Thagnak ou Dragnag) pour passer la nuit. Le lendemain, mieux vaut entreprendre la traversée dès le lever du jour car c'est une longue traversée. On casse la croûte au sommet du col. De l'autre côté du col, la descente vers la kharka de Dzonglha est longue. On y passe généralement la nuit.

Variante Phortse

Advenant que le Cho La soit impraticable à cause de l'enneigement, ou pour l'éviter, il est possible, en partant de Gokyo, de prendre la direction de Na (Nha) et de longer la rive est de la Dudh Kosi pour rejoindre Phortse, puis Pangboche et Pheriche où l'on poursuit le trekking par la voie classique des alpinistes.

Ascension du Gokyo RI

Une journée en trekking

6h00 : des Sherpas apportent le morning tea et une bassine d'eau chaude à la tente
6h30 : les trekkers préparent leurs affaires et déposent leur sac à dos ou duffle bag devant la tente ;
7h00 : le petit déjeuner est servi dans la tente cuisine ou à l'extérieur pendant que les Sherpas démontent les tentes et préparent le matériel pour les porteurs ;
7h30 : les porteurs et les yacks, le cas échéant, partent avec le matériel ;
8h00 : les trekkers enfilent leur sac de jour et se mettent en marche ;
11h30 : les trekkers, guides et cuisiniers s'arrêtent pour la pause déjeuner au bord d'une rivière ou dans une kharka ; les porteurs font de même quelque part sur le parcours ;
13h00 : les trekkers se remettent en marche pour boucler l'étape ;
16h00 : arrivée au camp ; les tentes sont habituellement montées ; les Sherpas servent le thé accompagné de biscuits ; les trekkers enfilent des vêtements chauds, se reposent, font la conversation, rédigent leur journal de voyage, etc ;
18h00 : le diner est servi par les Sherpas dans la tente cuisine ; revue des étapes du lendemain ;
20h00 - 21h00 : chacun part se réchauffer dans son sac de couchage en souhaitant qu'il n'aura pas à en sortir durant la nuit. Ce qui n'est pas garanti !

Trekking au Khumbu

Trekkeurs sur la piste de l'Everest

Infos complémentaires
Itinéraire du trekking à l'Everest
Road Book du trekking à l'Everest

Carte géographique
Itinéraire Everest Base Camp


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		Trekking Everest Base Camp - Le trek conduisant au camp de base de l'Everest est l'un des trekkings les plus élevés au monde. Ce trekking exige de marcher et de dormir huit jours au-delà de 4 500 mètres et de franchir la barrière de 5 000 mètres durant quatre de ces journées. Longues montées abruptes sur les moraines glaciaires, distances importantes à parcourir certains jours, haute altitude, froid intense la nuit, surtout tard à l'automne, en font un trekking exigeant. C'est néanmoins un trekking à la portée de la plupart, moyennant une condition physique correcte. Ce trekking vaut bien les petites misères auxquelles on s'expose pour contempler de si près l'Everest.








En marche Aéroport de Katmandou... Le coucou prend son envol pour atterrir 45 minutes plus tard sur une piste pentue minuscule nichée au coeur des montagnes. Un happening inoubliable. On se retrouve au pays des Sherpas. Un peuple d'origine tibétaine fascinant. Le changement est radical. Comme si l'on venait de changer de pays. Les guides sherpa et les porteurs récupèrent les bagages. Le sirdar attribue les charges à chacun. La colonne se met en route. Les villages se succèdent : Chablung, Ghat, Phakding, Benkar, Monjo, Jorsale. Ici, c'est le Pharak, une région de moyennes montagnes encore boisée. Empruntant une piste caravanière sinueuse, côtoyant des torrents tumultueux, le sentier monte et descend en s'accrochant aux pentes maintenant plus abruptes. Paysages à couper le souffle. Ce n'est pas uniquement une figure de style ! Étourdissement, nausée ! À tout le moins, respiration haletante. Pendant une courte pause pour reprendre le souffle, les yacks chargés de bagages passent devant. Et aussi les porteurs. Pourtant, ce sont eux qui se tapent tout le boulot ! La montée sur Namche Bazar est longue. Tout le monde semble s'être donné rendez-vous à Namche, le coeur du Khumbu. On y fait une pause d'une ou deux journées pour favoriser l'acclimatation. Le Khumbu Vivement la marche ! Au fil des jours, les villages se transforment en kharkas : Phortse Thanga, Dole, Machhermo. Les arbres ont disparu. L'air s'amincit. Nouvelle pause à Gokyo au bord du lac couleur d'émeraude. Pendant l'ascension du Gokyo Ri, les lièvres deviennent tortues. Depuis le pic, la vue sur l'Everest est magnifique. Prêts pour la traversée du col. La piste traversant le glacier Ngozumpa n'est pas évidente. Pendant la montée au col Cho La, le coeur bat vite tandis que la pente se raidit. Le col est enneigé. Il faut tailler des marches dans la neige avec les chaussures pour venir à bout de la forte inclinaison de la pente. De l'autre côté du col, on rejoint la vallée de Lobuche, le pays des titans. C'est le haut Himalaya. Les aurores gelées à Lobuche et Gorak Shep font presque regretter les îles du sud. Mais on les oublie vite. Les blancs sommets, les pics acérés, les arêtes tranchantes dominent maintenant le paysage. Les géants himalayens sont là tout près. Puis partout autour. Nous nous retrouvons au coeur même du Khumbu Himal, le massif le plus gigantesque de la planète. Sur le Kala Pattar, le point culminant du trek, la vue sur l'Everest, trônant avec majesté au-dessus du massif, est époustouflante. Moment d'extase assuré. L'Ama Dablam et le Chola Tsho Parcours entre Dzonglha et Lobuche sur le Chola Pass Phedi Le sentier menant au camp de base de l'Everest serpente sur les moraines glaciaires et le glacier du Khumbu en frôlant le superbe Nuptse. La montagne semble à portée de voix. Pourtant, son immense paroi verticale culmine 2 500 mètre plus haut. On s'y sent tout petit. Tout au fond de la vallée, le fameux camp de base de l'Everest blotti au pied du Khumbu Icefall. De l'autre côté de la montagne légendaire, le Tibet. Commence la marche à rebours. Gare aux genoux, les descentes sont longues. Lobuche, Tuklha, Pheriche, Pangboche, le retour des arbres, le monastère bouddhiste de Tengboche, Namche Bazar. De retour à Lukla, c'est la fête avec les Sherpas. Le chang et le rakshi coulent généreusement. Les porteurs laissent tomber un peu de leur timidité. On chante et on danse autour d'un vieux poêle alimenté à la bouse de yacks. Noeud dans la gorge. Retour à Katmandou en coucou. Quel luxe, quel confort dans cette grande ville ! Un séjour riche d'émotions Effectuer un retour dans le temps en se promenant au coeur de vieilles cités ayant conservé leur caractère médiéval. Côtoyer les Népalais et marcher jour après jour toujours plus loin, toujours plus haut. Aller au bout de soi-même dans l'effort. Faire la fête avec les coéquipiers et les Sherpas avant de prendre le chemin du retour. Voilà des événements propices à susciter de vives émotions et à imprégner la mémoire de souvenirs impérissables. J'ai tâché de les traduire dans un récit illustré de nombreuses photos. En me suivant pas à pas dans mon périple, vous ferez un voyage dans le temps en déambulant tranquillement sur les sites incontournables de la vallée de Katmandou et vous sentirez l'air frais des grands espaces himalayens ! Récit « On a marché sur le toit du monde » Crédits photo © Jean-François Bertrand (à gauche) © Serge-André Lemaire (à droite en haut) © P.C. Wiesbecker (à droite en bas)			Col Cho La La traversée du Cho La (Chugyima La ou Tsho La) est jugée difficile mais offre de très belles vues sur les montagnes. Les yacks ne peuvent pas emprunter cette route. Près du deuxième lac de Gokyo, un sentier menant vers l'est conduit au col. Certaines montées sont très raides et la piste est difficile à suivre par moment. Elle traverse le glacier Ngojumba et oblige à grimper sur ses moraines à travers roches et cailloux instables. Selon les conditions climatiques, certaines sections de la piste peuvent être enneigées et même glacées. Il faut alors être prêt à chausser les crampons par mesure de prudence. Après la traversée du glacier, il est recommandé de s'arrêter à la kharka de Thangnag (Thagnak ou Dragnag) pour passer la nuit. Le lendemain, mieux vaut entreprendre la traversée dès le lever du jour car c'est une longue traversée. On casse la croûte au sommet du col. De l'autre côté du col, la descente vers la kharka de Dzonglha est longue. On y passe généralement la nuit. Variante Phortse Advenant que le Cho La soit impraticable à cause de l'enneigement, ou pour l'éviter, il est possible, en partant de Gokyo, de prendre la direction de Na (Nha) et de longer la rive est de la Dudh Kosi pour rejoindre Phortse, puis Pangboche et Pheriche où l'on poursuit le trekking par la voie classique des alpinistes. Ascension du Gokyo RI Une journée en trekking 6h00 : des Sherpas apportent le morning tea et une bassine d'eau chaude à la tente 6h30 : les trekkers préparent leurs affaires et déposent leur sac à dos ou duffle bag devant la tente ; 7h00 : le petit déjeuner est servi dans la tente cuisine ou à l'extérieur pendant que les Sherpas démontent les tentes et préparent le matériel pour les porteurs ; 7h30 : les porteurs et les yacks, le cas échéant, partent avec le matériel ; 8h00 : les trekkers enfilent leur sac de jour et se mettent en marche ; 11h30 : les trekkers, guides et cuisiniers s'arrêtent pour la pause déjeuner au bord d'une rivière ou dans une kharka ; les porteurs font de même quelque part sur le parcours ; 13h00 : les trekkers se remettent en marche pour boucler l'étape ; 16h00 : arrivée au camp ; les tentes sont habituellement montées ; les Sherpas servent le thé accompagné de biscuits ; les trekkers enfilent des vêtements chauds, se reposent, font la conversation, rédigent leur journal de voyage, etc ; 18h00 : le diner est servi par les Sherpas dans la tente cuisine ; revue des étapes du lendemain ; 20h00 - 21h00 : chacun part se réchauffer dans son sac de couchage en souhaitant qu'il n'aura pas à en sortir durant la nuit. Ce qui n'est pas garanti ! Trekking au Khumbu Trekkeurs sur la piste de l'Everest Infos complémentaires Itinéraire du trekking à l'Everest Road Book du trekking à l'Everest Carte géographique Itinéraire Everest Base Camp
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