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Récit de voyage

Katmandou... la cité des dieux


Il est 6h15. Dans l'aube naissance, je prends la direction du vieux Katmandou. En maîtresses des lieux, quelques vaches « sacrées » déambulent dans les rues à la recherche d’un tas de détritus. À une intersection plus achalandée, une homme a installé un petit brûleur de fortune au bord de la rue. Assis en tailleur, il fait frire des aliments enrobés de pâte qu'il vend aux passants pour quelques roupies.

La puja

La cité s’éveille lentement. Les rues s'animent. Les Népalais se rendent aux temples avec leur plateau d'offrandes contenant pétales de fleurs, morceaux de fruits, grains de riz, bâtons d'encens et eau pour accomplir la puja, l'offrande rituelle aux dieux. Ils ont pris soin de faire bénir les offrandes par un prêtre avant de les offrir aux dieux, c'est le prasad. Mains jointes devant leur poitrine, ils se prosternent devant les statues des divinités puis les oignent avec le sindhur, une poudre vermillon additionnée d'huile de moutarde. Après avoir déposé ce qui reste des fleurs sur les petits autels qui leur sont dédiés, ils font brûler l'encens. Ils se marquent alors le front avec le sindhur, ce point rouge (tika) symbolisant l'oeil de la sagesse pour indiquer qu'ils ont accompli leur devoir religieux. En quittant, ils font sonner les cloches accrochées ça et là autour du sanctuaire afin d'attirer l'attention du dieu qu'ils viennent d'honorer.

À Kathesimbu, de fervents bouddhistes font le tour du stupa en récitant des mantras à mesure que progressent leurs doigts sur les grains de leur « chapelet ». Ils marchent dans le sens des aiguilles d'une montre, afin que le temple soit situé à main droite, tout en faisant tourner les moulins à prières encastrés dans leurs murs d'enceinte. À l'intérieur des cylindres, une inscription sacrée... Om Mani Padme Hum... Salut à toi, ô joyau émanant de la fleur du Lotus, le mantra le plus sacré du bouddhisme tibétain. Des fidèles allument des petites lampes à beurre sur les autels disposés çà et là et font brûler de l'encens devant les statues des divinités. Tous ces gestes les assurent d'un meilleur karma pour leur prochaine vie.

Sur le parvis d'un temple, des jyotishi, assis en tailleur devant des coupelles de fruits, d'eau et de fleurs, accomplissent un rituel auquel participent les fidèles venus les consulter. L'astrologie védique (jyotish) occupe une grande place dans le système de croyances des Népalais. Aucune décision importante n'est prise, semble-t-il, sans consultation préalable d'un jyotishi.

Katmandou

L'heure de la puja

Les marchés

Le son des cloches, que font tinter les fidèles après la puja, se mêle aux klaxons des voitures et aux clochettes des rickshaws pour improviser une symphonie cacophonique sans fin. Les marchés aux fleurs, aux légumes, aux fruits, aux céréales répandent leurs senteurs qui, se mêlant aux fortes odeurs d'encens, déroutent complètement l'odorat.

À Assan Tole, un quartier marchand, les véhicules ont peine à circuler à travers la foule et les étals qui débordent dans la rue. Jamais de geste d’agressivité. Mais des klaxons qui semblent dire… s’il-vous-plaît. De temps à autre, un policier viendra prêter main forte à un automobiliste coincé dans la foule.

Quartier des bouchers

Un homme, pagne noué sur les hanches et sandales de plage aux pieds, transporte un porc évidé sur une brouette que l'on entend grincer à des lieues à la ronde. Sur la devanture d'une échoppe, des poulets déplumés et des têtes de porcs ont été disposées sur une table à dépecer.  Accrochées à la porte, deux têtes de chèvres me regardent passer froidement avec leurs yeux vitreux. L'hygiène ? On ne semble pas s'en préoccuper outre mesure.

Pauvreté

Les rues sont maintenant bondées. Les uns après les autres, les conducteurs de rickshaw me proposent un tour du quartier. Des mendiants interpellent les touristes. Une mère portant son enfant emmitouflé dans une pièce de tissu accrochée à son dos s'approche en me présentant son bol à aumônes vide. Je peux lire sa misère à travers son regard suppliant. Malgré les recommandations à l'effet de ne pas encourager la mendicité, comment demeurer insensible à cette misère ? De nombreux Népalais arrivent à peine à survivre dans ce pays se logeant parmi les plus pauvres du monde. Je sais fort bien que l'aide charitable peut soulager momentanément mais n'a aucun effet durable. Elle est même pernicieuse à long terme. Ne dit-on pas toutefois que « ...le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».

Je rejoins le groupe au North Field Cafe  pour le petit déjeuner. La table est dressée sous les arbres dans un jardin côté cour entouré de fleurs. Il fait près de 20°C. Nous avons l'embarras du choix pour composer notre petit déjeuner. Quel contraste... dérangeant celui-là !

 

 

Promenade à l'aube

À Thamel et dans le vieux Katmandou, à l'exception de certaines grandes artères (New Road, Khanti Path, Freek Street, Durbar Marg...), on a l'impression que les rues n'ont pas de nom. Peu d'indications permettent de les identifier. Ce sont les tole (quartiers) et les chowk (places, cours) qui servent de points de repère.

Les promenades dans les tole et les chowk de la vieille ville permettent de découvrir des temples riches d'histoire de même que des marchés et des places qui donnent un aperçu de la vie quotidienne des Népalais. À ne pas manquer : Asan Tole et ses marchés, la place la plus achalandée de de la ville ; Indra Chowk, centre de vente de tissus, de châles et de tapis ; Makhan Tole et ses boutiques de thangkas ; Thahiti Tole et son stupa remontant au XVe siècle ;  Kel Tole et le temple Seto Machhendranath fréquenté à la fois par les hindouistes et les bouddhistes.

Makhan Tole

Marché aux fleurs | Makhan Tole

Des dieux partout et pour tout

Kala Bhairab (Bhairab noir), manifestation la plus terrifiante de Shiva, est très vénéré au Népal. Le matin, la place où est située la grande statue aux bras tentaculaires est envahie par les fidèles venus faire leurs offrandes au dieu qui combat l'ignorance et les démons. Ainsi en est-il des autres temples, sanctuaires et petits autels dédiés aux innombrables dieux hindous : dieux créateurs, destructeurs ou protecteurs qui éloignent la maladie, combattent les démons, favorisent les récoltes ; dieux qui, comme les humains, se nourrissent, se déplacent, prennent épouses ; dieux sages, dieux enjoués, dieux taciturnes, dieux rebelles. Des dieux partout et des dieux pour tout.

Manifestation terrifiante de Shiva

Kala Bhairab

Astrologues védiques

Le prasad... la bénédiction des offrandes