Organisation du site Plan détaillé du site Recherche sur le site Voyage Népal: Katmandou, Pokhara, Everest, Annapurna Infos pour préparer un trekking au Népal Récit de mon séjour au Népal Photos du Népal Infos à propos du site Documentation: Himalaya, Népal, Everest, Sherpa, Montagne Introduction Zone Himalaya

Himalaya du Népal

   

 

   
 
Histoire et devenir - Même si au Népal les dieux sont partout, le pays a aussi ses démons : infrastructures déficientes, déforestation, surpopulation, faible alphabétisation, sous-équipement de ses réseaux de santé et d'éducation, dette extérieure considérable, instabilité politique chronique. Malgré les efforts consentis pour moderniser sa fonction publique, favoriser l’essor du tourisme et le développement de quelques industries, le Népal se classe parmi les pays les plus pauvres et les moins développés du monde. En ce début de XXIe siècle, le Népal est confronté à d'innombrables défis, dont celui d'édifier une véritable république démocratique au sein d'un État fédéral.
Page active
 
 

Population

La croissance rapide de la population du Népal n'est pas supportée par un développement économique adéquat. Conséquences : famines fréquentes et insécurité alimentaire dans plusieurs régions du pays; insuffisance des ressources et des équipements au regard des besoins en éducation, santé et services communautaires.

Les techniques de contrôle des naissances se heurtent à une valeur de la culture népalaise : l'importance des enfants. Les enfants constituent un élément vital pour la famille. Cela se vérifie autant chez les hindouistes que chez les bouddhistes. En effet, dans une société où, faute de moyens technologiques adéquats, il faut littéralement mettre l'épaule à la roue, les enfants constituent une « ressource » précieuse. Ils aident leurs parents dans les activités de production et les tâches quotidiennes. En retour, les parents peuvent compter sur eux pour assurer leurs vieux jours puisqu'il n'existe aucun système de sécurité sociale.

Environnement

Plusieurs régions du pays sont fréquemment secouées par des catastrophes naturelles : inondations au sud; sécheresses à l'ouest; débordements de lacs glaciaires et avalanches au nord. De plus, le Népal est situé au coeur d'une zone sensible aux tremblements de terre.

Depuis 1950, la déforestation a pris une ampleur dramatique au Népal. Les pluies de mousson ont un effet de plus en plus dévastateur sur le sol ainsi mis à nu, causant des glissements de terrains. Robert Hutchison (1991) estime que le Népal perdrait ainsi un milliard de tonnes de terre annuellement et affirme que les modifications écologiques qui résulteront de la déforestation feront du sud de ce pays, un désert dans un demi siècle. Quoique jugé extrémiste par des spécialistes de l'environnement, ce constat n’en révèle pas moins l’ampleur des déséquilibres écologiques au Népal.

Tourisme

Au cours des dernières décennies, le Népal a encouragé le tourisme de masse en laissant, pour l'essentiel, l'initiative au secteur privé. L'activité touristique a eu certes un impact positif sur l'économie mais en même temps, des effets beaucoup moins favorables sur l'environnement, les populations et leur culture.

Des milliers de tonnes de déchets ont été laissés ici et là sur les circuits touristiques, faute de moyens appropriés pour en disposer efficacement. Tout en offrant de nouvelles occasions d'affaires et en stimulant l'emploi au sein de communautés autrefois isolées, le tourisme a affecté les modes de vie traditionnels des populations. Les hommes, qui autrefois cultivaient les champs et s'occupaient des troupeaux de yacks, se sont convertis en guides ou porteurs, laissant souvent aux femmes un surcroît de travail. Les jeunes ont quitté les villages pour pratiquer aussi les métiers de la montagne. Des femmes sont devenues aubergistes en opérant des lodges et maisons de thé sur les treks les plus parcourus.

Par ailleurs, les communautés vivant en montagneen en dehors des grands circuits touristiques, se sont vues marginalisées en subissant les effets de la hausse des prix provoquée par l'afflux de touristes sans bénéficier des retombées de cette activité.

Des mesures ont été prises pour palier à certaines conséquences négatives causées par l'accroissement du tourisme. Mais le véritable enjeu ne consiste pas dans la seule limitation des dégâts. Que feront les Népalais pour s'assurer que l'activité touristique contribuera équitablement et de manière durable au développement des communautés locales tout en sauvegardant les spécificités culturelles qui cimentent leur vie collective ?

Croissance économique

La vallée de Katmandou est de plus en plus confrontée aux maux de la société occidentale de consommation. La vallée n’est plus ce bout du monde préservé des influences extérieures par des siècles d’isolement, affirme Claube B. Levenson (1995). Alors que le Népal vivait autrefois en quasi autarcie, il est maintenant désigné par les Nations Unis comme l’un des pays les plus pauvres du monde. L’arrivée de centaine d’organisations d’aide au développement fait du Népal un pays d’assistés essentiellement tributaire de l’aide étrangère.

À l'aube du nouveau millénaire, le Népal, secoué par le modernisme tout en restant attaché au passé, fait face à de nombreux défis. L'économie du Népal est très dépendante de celle de l'Inde, ce qui globalement diminue sa marge de manœuvre déjà étroite. Les infrastructures sanitaires de ses villes sont déficientes. Les réformes économiques mises de l'avant n'ont pas donné les résultats escomptés. Sans être véritablement intégré au monde moderne, le Népal est déjà confronté au dilemme du développement : comment parviendra-t-il à progresser sur la voie du développement économique tout en minimisant les coûts environnementaux et sociaux de ce passage obligé ?

Instabilité politique

Depuis l'instauration d'une monarchie parlementaire multipartite, le pays souffre d'une instabilité politique chronique. En 2002, le roi a suspendu le Parlement, mettant la démocratie en veilleuse. En 2006, un vaste mouvement populaire l'a obligé à rétablir le Parlement. La population n'a pas pardonné à ce roi déjà peu populaire, la force excessive utilisée pour réprimer les manifestations. Pour les maoïstes, le fruit était mûr. Cela lui a coûté son trône.

La fin de la guerre civile et l'élection d'une Assemblée constituante n'a pas apporté la stabilité, pas encore du moins. Les consensus semblent difficiles à faire. Les maoïstes ont combattu aux côtés des partis traditionnels pour le rétablissement de la démocratie. Leur objectif premier était l'abolition de la monarchie. Cet objectif étant maintenant atteint, ils luttent désormais pour l'intégration de leurs ex-combattants au sein de l'armée régulière, ce à quoi s'oppose farouchement la hiérarchie militaire. Il pourrait y avoir là, selon certains observateurs, matière à faire dérailler le processus de paix, si un compromis acceptable à toutes les parties n'est pas trouvé dans un délai raisonnable. Car, il ne fait pas de doute que les anciens combattants maoïstes, endoctrinés, désarmés, désoeuvrés et consignés dans des camps de fortune temporaires depuis quelques années, n'ont encore rien retiré  de cette paix avec les partis traditionnels, malgré le départ du roi. Ce sont les grands « perdants » du nouveau Népal.

Géopolitique régionale

« Coincé entre l’Inde et la Chine, le Népal est le théâtre d’une âpre lutte d’influences entre les deux géants asiatiques », écrivait Frédéric Bobin, correspondant au journal Le Monde, lors de la démission de l'ex-Premier ministre maoïste le 4 mai 2009 à la suite du bras de fer qui l'a opposé au Président du Népal  à propos du contrôle de l’armée. L'Inde aurait pesé de tout son poids pour empêcher l'armée népalaise de passer sous contrôle maoïste. Un fait parmi tant d'autres illustrant la forte influence qu'exerce l'Inde sur le Népal.

L'Inde n'aurait jamais hésité à s'ingérer dans les affaires népalaises afin de protéger ses intérêts stratégiques, y compris à intervenir pour changer un gouvernement trop indocile envers elle, affirment plusieurs observateurs. L'Inde et la Chine entretiennent de vieilles rivalités. Malgré la montée en puissance de la Chine, l'Inde entend bien tenir le géant chinois à distance  du Népal. Ce pays représente un marché de 30 millions d'habitants.  Elle achète déjà à bon marché l'énergie hydro-électrique du pays.  L'économie népalaise dépend pour une large part des importations indiennes. Au plan géopolitique, le Gange est alimenté par des rivières traversant le Népal, lesquelles constituent des sources d'énergie hydro-électrique dont l'Inde aura besoin pour assurer son développement.

Le Népal est aussi un enjeu pour la Chine. Voilà une belle occasion pour elle de faire la démonstration du rôle stratégique qu'elle entend jouer dans la région. Qui plus est, la Chine a aussi des raisons de faire pression sur le Népal. Depuis longtemps, le Népal sert de pays de transition pour les réfugiés cherchant à fuir le Tibet par les hauts cols himalayens afin de rejoindre Dharamsala en Inde, où vit la majeure partie de la diaspora tibétaine. La Chine semble en avoir assez des manchettes qui inondent la presse internationale  faisant état de la maltraitance des Tibétains qui s'opposent au « génocide culturel » en cours au Tibet. Il y a plus de 20 000 réfugiés tibétains vivant au Népal. La Chine fait pression sur le Népal pour que cessent les manifestations des activistes pro-tibétains à Katmandou et pour qu'une police népalaise soit déployée pour surveiller les cols himalayens empruntés par les clandestins voulant fuir le Tibet.

Le gouvernement népalais est coincé. D'une part, la communauté internationale ne voit pas d'un bon œil un raidissement de la politique népalaise à l'égard des Tibétains. D'autre part, le Népal ne veut pas indisposer la Chine, dont il entend se servir pour faire contrepoids à l'influence indienne.  Pékin entend bien profiter de cette situation. Déjà des projets de coopération entre le Népal et la Chine sont à l'ordre du jour. Notamment une liaison ferroviaire reliant Lhassa à Katmandou... au grand dam de l'Inde !

 

 


Pollution à Katmandou

Selon toute vraisemblance, le flux migratoire vers la vallée de Katmandou va s’accentuer. Or, d'après Claude B. Levenson (1995), Katmandou serait la ville la plus polluée d’Asie. Des chercheurs de l’Université de Denver affirment même que Katmandou arrive au deuxième rang, après Mexico, parmi les villes les plus polluées du monde. La situation ira vraisemblablement en se détériorant au cours des prochaines années.

Protection de l'environnement

Après une période de flottement, le Népal a réagi pour limiter les effets négatifs du tourisme de masse, qu'il encourage par ailleurs. Des réserves naturelles et plusieurs parcs nationaux ont été créés. En outre, des mesures de protection de l'environnement et des programmes de reboisement ont été mis sur pied. Une partie des sommes perçues au titre des visas et permis de visite a été investie dans ces programmes. Dans une perspective visant à favoriser l'écotourisme et le développement durable, les populations locales ont été impliquées dans la gestion de ces programmes. Les résultats sont encourageants mais il reste énormément à faire disent les experts. Il ne suffit pas de multiplier les initiatives et de convaincre quelques leaders locaux. Il faut préalablement sensibiliser les populations aux conséquences de la dégradation de leur environnement et les amener à adopter une vision à long terme alors que leur quotidien, avec son lot de privations et de difficultés requiert déjà toute leurs énergies.

Les maoïstes

Pays pacifiste, le Népal a dû faire face à une rébellion armée d'inspiration maoïste qui a pris naissance en 1996 lorsque le Parti communiste a déclaré la «guerre du peuple». Le conflit a pris une ampleur telle que plusieurs districts ruraux sont passés sous contrôle maoïste. Des «gouvernements du peuple» parallèles ont été mis en place. Les maoïstes se sont livrés aux pires excès : enlèvements, extorsions, levées de taxes, réquisition de propriétés, enrôlement d'enfants soldats.

Malgré la signature d'un accord de paix avec le nouveau gouvernement, le dépôt de leurs armes sous contrôle d'une mission de l'ONU et leur entrée au Parlement et au gouvernement provisoire, les maoïstes ont été maintes fois accusés de perpétuer leurs manoeuvres autoritaires auprès de larges secteurs de la population. Leur aile jeunesse semble parfois avoir pris le relais des guérilleros en n'hésitant pas à s'arroger le droit de faire appliquer leur interprétation des lois à la place des forces policières : enlèvements, passage à tabac de citoyens et de personnalités politiques qui s'opposent à leurs manoeuvres. Les maoïstes sont également accusés de ne pas respecter les accords signés avec le gouvernement et les autres partis politiques.

Le discours maoïste se veut rassembleur.  «Nous ne sommes pas un parti doctrinaire, nous ne sommes pas contre la privatisation et la mondialisation, et nous poursuivrons une économie mixte. Le capitalisme sera l’outil du nouveau régime pour améliorer l’économie», a déclaré Pushpa Kamal Dahal, le chef maoïste. Ils annoncent : une production d’électricité de 10 000 mégawatts dans un pays qui souffre aujourd’hui d'au moins 42 heures de coupures d’électricité par semaine; un revenu annuel par habitant multiplié par 10; un taux de croissance de 8% à court terme grimpant à 15 ou 20% dans la décennie. Ils vendent du rêve, estiment de nombreux observateurs.

Malgré leur discours remodelé, de nombreux observateurs sont d'avis que les maoïstes ont pour stratégie de provoquer par tous les moyens le «chaos» lorsqu'ils n'arrivent pas à leurs fins: menaces, manifestations, grèves, boycott des travaux parlementaires, rien n'est épargné pour obtenir gain de cause. Voilà le vrai visage des maoïstes... disent les uns. Ce sont les seuls capables d'apporter des changements... disent les autres !

Sauvegardons l'âme du Népal

Dans son livre, « Népal entre terre et ciel », Huguette Ecole (1971) plaide en faveur d'un développement harmonieux du Népal, un véritable cri du coeur. Ce passage m'est apparu tellement inspirant et d'actualité que j'ai voulu le partager avec vous.

« Jusqu'ici, presque partout dans le monde, le développement matériel a été de pair avec l'occidentalisation. Étant donné les progrès alarmants de l'uniformisation, ne pourrait-on concevoir des formes de développement respectant beaucoup plus la personnalité des peuples? À une époque où l'Occident connaît un certain malaise des âmes, où il met parfois en question, à juste titre, certains excès de la société de consommation, il serait logique qu'il n'aille pas contribuer à détruire des formes de culture encore vivantes mais qu'au contraire il cherche à en comprendre la signification profonde et à les préserver. L'Occident peut aider le Népal à sortir de son sous-développement matériel, et il cherche à le faire d'ailleurs. Mais le Népal peut aussi aider l'Occident dans sa quête de l'unité et de l'harmonie intérieure... à condition de conserver son âme. Puisse-t-il résoudre, sans heurts, la difficile conciliation de ses progrès matériels et de ses aspirations spirituelles, et rester, à tous points de vue, un royaume entre terre et ciel ! »

Puisse ce cri du coeur être entendu par tous ceux et celles qui sont appelés à contribuer, de près ou de loin, au développement du Népal et des pays du tiers monde. L'humanité n'en sera que meilleure et le monde plus beau.

Infos complémentaires
 Histoire du Népal

Site externe
 Le développement durable au Népal
Danger de séisme au Népal

 

 

 
Zone Himalaya | Accueil | Himalaya | Népal | Everest | Sherpa | Pays et régions | Montagne
Destination Népal | Cahier pratique | Carnet de voyage | Photos | Plan du site

Page précédente   Visite guidée

Bookmark and Share