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Himalaya du Népal

 

 


Le peuple tharu

Les Tharus regroupaient 6,7 % de la population du Népal lors du dernier recensement en 2001, ce qui les plaçait en nombre au quatrième rang parmi l'ensemble des castes, ethnies et groupes tribaux dénombrés. C'est le groupe le plus nombreux au Teraï. On estime la population tharu à environ 1,5 millions de personnes. Ils sont présents à peu près partout au Teraï et particulièrement nombreux notamment dans les régions de  Chitwan, Dang, Surkhet, Udayapur, Bardhia, Kailali. Des communautés tharu sont aussi installées en Inde, notamment en Uttar Pradesh et dans le Bihar.

Origine

Les Tharus affirment qu'ils sont d'origine rajput (Rajasthan) et qu'ils appartenaient jadis à une caste indienne de rang élevé.  Leurs légendes évoquent d'ailleurs des origines rajputs. Même s'ils sont souvent considérés comme hindous, plusieurs ethnologues croient plutôt,  en se basant sur leurs traits physiques, qu'ils sont d'origine mongoloïde et constituent un groupe tribal indigène arrivé il ya fort longtemps dans le Teraï. Mais d'où viennent-ils précisément ? Nul ne le sait !

Organisation

Les Tharus se subdivisent en plusieurs sous-groupes ou clans : les Dangoura Tharus, les Kathariya Tharus, les Rana Tharus entre autres. Chaque clan a ses particularités culturelles. Les langues parlées par ces groupes sont influencées par les langues majoritairement parlées dans les régions qu'ils habitent, principalement l'awadhi, le bojpouri et le maithili. Leur religion est qualifiée de tribale de type animiste. Ils croient aux esprits de la nature, honorent de multiples divinités et vouent un culte aux ancêtres. Certains groupes se sont hindouisés. D'autres pratiqueraient encore le sacrifice rituel de petits animaux et feraient appel à des chamans  pour guérir la maladie.

Village tharu au Teraï

L'organisation sociale des Tharus est patrilinéaire. Les enfants sont liés au clan du père. Toutefois les femmes tharu ont une position sociale importante, jouissent de droits de propriété et exercent de l'influence au sein de leur communauté. Les femmes tharu ont la réputation de bien s'occuper d'elles-mêmes et de leurs biens. Elles portent des robes  très colorées et des bijoux de style assez unique qu'elles fabriquent elles-mêmes. Malgré leur grande pauvreté, leurs maisons, fabriquées de bambou et de glaise avec toit en chaume, font l'objet d'une attention particulière.

Mode de vie

La Tharus vécurent d'abord de la chasse et de la pêche puis devinrent agriculteurs. Très peu d'entre eux possédaient leurs propres terres. Lors de la codification officielle des castes au Népal, les Tharus furent assignés au dernier rang de la hiérarchie, tout juste au-dessus des « intouchables ». Plusieurs virent leurs terres confisquées. Après l'éradication de la malaria, de nouveaux migrants s'installèrent sur ces terres et employèrent les Tharus. Exploités par ces nouveaux propriétaires terriens, ils s'endettèrent.  Incapables de rembourser leurs dettes, ils furent contraints à une sorte de servage génération après génération sous un régime appelé «kamaiya».  Ce n'est que tout récemment, vers le début des années 2000, que ce régime a été déclaré illégal.

Aujourd'hui, les Tharus sont surtout agriculteurs et pratiquent le petit élevage notamment de poulets et de chèvres, parfois de bétail.  Ils cultivent l'orge, le blé, le maïs et surtout le riz. Ils pêchent à l'aide de grands filets dans les rivières du Teraï. Les Tharus constituent un groupe défavorisé au Népal.

Crédits photo
© Michel Lagarde

 

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