Himalaya du Népal

   



 

 

   

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Haut Himalaya

Le parcours de cette journée permet de franchir une nouvelle étape. On quitte ce que les Népalais appellent les « collines », pour pénétrer dans le haut Himalaya. Ici, il n'y a plus à proprement parler de villages mais plutôt des kharkas, regroupement de petits prés servant de hauts pâturages durant l'été. Il n'y a plus d'arbres.

Kharka
Kharka À Phortse

Au milieu de ces kharkas, s'élèvent des yersas, maisons secondaires rudimentaires en pierres sèches mal entretenues dans lesquelles s'abritent les jeunes gardiens de troupeaux.

Yersa
Yersa au Khumbu

Machhermo

Constituée de quelques habitations et de quelques lodges, dont l'un offre un bon niveau de confort, la kharka de Machhermo est blottie au creux d'une vallée balayée par les vents où vient mourir un glacier. Machhermo constitue un endroit idéal pour faire halte avant d'atteindre Gokyo. Vous voyagez en groupe en style expédition ? Vous pourrez y installer vos tentes à proximité d'un lodge. Si l'acclimatation pose problème, Lhabarma et Luza, une centaine de mètres plus bas, constituent des alternatives valables.

Machhermo
Kharka de Machhermo

Yack
Yack prÈs de Machhermo

Étape Dole-Machhermo
Durée : environ 3 heures
Dénivelés : + 410 m / - négligeable
Gîte et repas : Lhabarma, Luza

Variation d'altitude
Dole
4 040 mètres
Lhabarma
4 330 mètres
Luza
4 360 mètres
Machhermo
4 450 mètres

Carte-itinéraire
 Dole-Machhermo Carte

 

 


Nous marchons sous un soleil radieux. Il faisait près de -10°C au lever du jour. D’ici peu, le mercure montera autour de 15°C. Comme il fait bon ce matin. Ayant envie d’un peu de solitude, je ralentis le pas.

Un bon investissement

À ce jour, à l'exception de quelques côtes un peu plus difficiles, la randonnée n'est pas trop exigeante. Ma forme physique y est certainement pour quelque chose. Je n’ose penser à ce que serait cette longue marche si je n’avais pris la peine de m'entrainer sérieusement en prévision de ce trekking. Noël, un kinésiologue bourré de compétence et homme de bon sens, a pris mon projet au sérieux et n'a pas été avare de conseils durant cet entraînement. Et hop, biceps, triceps, quadriceps, mollets, genoux et tout le reste. Nous n’avons rien négligé. À toutes les quatre ou cinq semaines, pendant une quinzaine de mois, nous nous sommes rencontrés pour faire le point. Bobo ici, difficulté là, Noël ajustait le programme en conséquence. Et quand, par excès de zèle, j’ai voulu voler trop haut, risquant de me briser les ailes, mine de rien, Noël m’a parlé d’équilibre. Il aimait dire... « meilleure sera la préparation physique, plus agréable sera la longue marche ».

Hauts pâturages

Le sentier surplombant la Dudh Kosi est dégagé. À la hauteur de Lhabarma, la vue porte loin dans toutes les directions. Magnifique. Luza compte tout juste quelques habitations à l'aspect précaire. Plus loin, une caravane de yacks s'est arrêtée dans un pré. Les superbes bêtes tentent tant bien que mal de brouter mais il reste bien peu d'herbe sur ce sol ingrat à l'approche de l'hiver.

La forêt rétrécit. Le paysage devient austère. Le sentier traverse des kharkas, pâturages de haute altitude constitués de plusieurs champs contigus de petites dimensions, entourés de murets de pierres. Comme c'est souvent le cas en pays de haute montagne, on pratique ici la transhumance. L’été, les jeunes membres des familles sherpas de Khumjung viennent faire paître leurs troupeaux de yacks dans ces kharkas. À mesure que l'été avance, ils déplacent leurs troupeaux d’une kharka à l’autre, gagnant en altitude à mesure que l’herbe devient rare en bas, et que la neige fond plus haut.

Mythique yeti !

En bas, la Dudh Kosi coule toujours aussi furieusement. Du côté est de la rivière, un sentier parallèle au nôtre se déroule comme un fil sans fin, sur le flanc de la montagne qui encaisse la vallée. Je sifflote, je chantonne... dans ma tête, pour ménager mon souffle. Chemin faisant, je me souviens avoir lu quelque part qu’ici, près de Machhermo, un yéti, nom que l’on donne au mythique abominable homme des neiges, aurait tué en 1974, trois yacks et attaqué une Sherpani. Il existe un nombre incroyable d’histoires sur le yéti. Mais aucune preuve formelle de son existence. De nombreuses expéditions ont tenté, en vain, de retrouver sa trace. Soyons quand même sur nos gardes !!!

Limite supérieure des arbres

Nous avons dépassé la limite supérieure des arbres. Sur le sol, il n’y a plus que buissons rabougris et touffes herbeuses éparses. Dépassé un épaulement rocheux, une large vallée s’offre à la vue. Un chörten marque l’arrivée à la kharka de Machhermo. Les tentes sont déjà installées.

Le dîner est servi dans un grand pré attenant à un lodge : une soupe aux nouilles chinoises délicieuse, des morceaux de poisson en conserve, des pommes de terre et une brioche à la cannelle.

Les pommes de terre sont au menu presqu'à tous les jours. Introduites au Khumbu au milieu des années 1800, la culture de la pomme de terre s’est implantée solidement à travers tout le pays sherpa. Elle a modifié profondément une économie qui, jusque là, était essentiellement pastorale et commerçante. Aujourd’hui, on la cultive jusqu’à 4 500 mètres. Avec l’orge, elle compte parmi les moyens de subsistance qui ont permis aux Sherpas de s’adapter à la diminution drastique du commerce caravanier qu’ils pratiquaient depuis toujours avec les Tibétains.

Farniente

Congé de marche cet après-midi. Je crois que chacun veut profiter de temps libre pour récupérer : lecture, prise de notes, un peu de lessive. Rien qui n'exige un effort physique. Les nuages s'installent au-dessus de la vallée balayée par le vent. Il fait froid. Je fais sécher quelques vêtements encore humides et, comme les autres coéquipiers, me réfugie dans ma tente pour me réchauffer. Cette tente est un véritable palace aujourd’hui : il y fait chaud, il y fait bon, je m’y sens bien et je m’y endort.

Après le tea time qui s’étire, le dal bhat. Hum ! Pour moi, ce sera beaucoup de soupe et un gros morceau de gâteau, fait sur place par Jangbu sur un vieux brûleur à pétrole au fond d’une cabane en pierres sèches. Malgré son dal bhat, c’est un faiseur de miracles ce Jangbu. Il est chaudement applaudi.

 


 

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