Récit de voyage

Namche Bazar... le retour

Nous nous remettons en route pour rejoindre Namche Bazar en fin d'après-midi. Les conditions climatiques s'adoucissent au gré de la descente. Il fait plus chaud. Il n'y a plus de neige au sol. Quoique moins spectaculaires que dans le Haut Himalaya, les vues panoramiques sont nombreuses. Les glaciers et leurs moraines ont cédé la place aux rivières tortueuses et bruyantes. Les sommets recouverts de neige servent désormais de toile de fond aux profondes vallées aux murs dénudés sur lesquels s'étirent à n'en plus finir, des sentiers poussiéreux exposés au soleil et au vent.

Le sentier interminable

Nous poursuivons la descente à découvert sur un sentier qui s'étire à perte de vue en s'accrochant aux murs des vallées qui se succèdent tout au long du parcours. Nous devons fréquemment céder le passage aux caravanes de yacks et aux trekkeurs essouflés qui montent sur Tengboche. Cette section de la piste de l'Everest est la plus achalandée que nous ayons connue depuis le début du trekking.

Quittant la vallée de l'Imja Khola, nous voici au bord de la Dudh Kosi que l'on traverse sur un vieux pont branlant. Sur la berge, des groupes de trekkeurs se sont arrêtés pour refaire le plein d'énergie avant d'entreprendre leur longue montée sur Tengboche. Nous en profitons aussi pour faire une brève pause avant d'entreprendre la remontée vers Namche.

Descente sur Namche Bazar

Namche Bazar... enfin

Près de Sanasa, nous virons au sud en direction de Kenjoma et Chhorkung, un faubourg sur les hauteurs de Namche Bazar,. Nous empruntons le sentier contournant Khumjung du côté est. Ce sentier fait un long détour en courant à découvert sur le versant d'une arête. Les pentes y sont plutôt graduelles. Chacun y allant à son rythme en cette fin d'après-midi, le groupe s'est disloqué. Je marche lentement derrière France. À chaque tournant, le sentier continue à s'étirer loin en avant jusqu'au prochain tournant qui cache on ne sait quoi.

Tel un aigle à la recherche de sa proie, France scrute l'horizon. « Ah, Namche enfin ! » s'exclame-t-elle à la vue de quelques maisons loin en avant. À pas lents, nous atteignons les faubourgs du village. J'arrive au nid de coucou en traînant un peu de la patte, à cause de ce genou mal en point, mais je respire avec une facilité surprenante. Pourtant, lors de la montée, Namche a bien failli avoir raison de moi. Chance ou détermination ? Quoiqu'il en soit, je serai toujours redevable à Pascal, notre guide, d'avoir fait preuve d'un grand professionnalisme à Namche afin de n'échapper personne en route.

La bakery

Constatant que les porteurs ne sont pas encore arrivés, je descends au village. L'heure du règlement de compte a sonné. J'en ai rêvé. Cette fois, je prendrai ma revanche. Vite à la bakery. Je choisis une grosse pointe de tarte aux pommes, deux beignets à la crème, un petit pain à la croûte bien doré et un café. Sans honte, je m’empiffre gloutonnement comme un goinfre. Quel délice. Une autre grosse pointe de tarte. J’ai du rattrapage à faire car j’ai perdu des kilos qui n'étaient pas en trop. Repu, je reste là, savourant ce moment à ne rien faire.

De retour au bivouac, je n’ai évidemment pas faim. Encore moins pour du dal bhat. Je me joins au groupe pour le dessert et le thé noir. Malgré la fatigue causée par cette longue journée, les rires et les taquineries témoignent de la bonne humeur qui règne au sein de la troupe. Les conversations sont plus animées ce soir. Faut-il s'en surprendre ?

Infos complémentaires

Tengboche-Namche Bazar
Durée : environ 7 heures
Dénivelés : + négligeable / - 420 mètres
Gîte et repas : Phunki, Teshinga, Kenjoma

Carte-itinéraire
Tenboche-Namche Bazar