Le Népal en bref
Petit
pays enclavé entre deux géants, la Chine au nord (Tibet)
et lInde au sud, à lest et à louest,
le Népal sétire d'est en ouest sur 885 km tandis
que sa largeur varie de 145 à 241 km du nord au sud. Sa superficie
est de 147 181 km². Kachan Kalan, son point le plus bas,
se situe à 70 mètres au-dessus du niveau de la mer tandis
que son point le plus élevé, le mont Everest, atteint 8 850
mètres d'altitude. Cette variation d'altitude extrême et
la latitude à laquelle est situé le Népal font de
ce pays l'un des plus diversifiés du monde. Le
royaume du Népal est devenue en 2008 une république démocratique à la
suite de l'élection d'une Assemblée constituante dont
la première décision fut d'abolir la monarchie. Le Népal est
un pays multiculturel fortement ancré dans ses traditions.
Milieu naturel varié
Soumis à des
conditions climatiques très variées, malgré une
superficie restreinte, le Népal offre un grande diversité de
milieux naturels. On y trouve des jungles tropicales, de
vastes bassins agricoles, des forêts de feuillus, de
bambous, de rhododendrons et de conifères, des steppes,
des déserts de haute altitude et enfin les neiges éternelles
recouvrant les plus hauts sommets de la terre. Le rhinocéros
unicorne, l'éléphant d'Asie, le tigre royal
du Bengale habitent ses jungles tandis que ses hauteurs sont
fréquentées par le léopard des neiges,
plusieurs variétés de chèvres, l'ours
himalayen et qui sait... peut-être même le yeti !
Population diversifiée
Véritable carrefour de civilisation, le
Népal constitue un point
de jonction entre deux grandes aires culturelles : celle
de l'Inde hindouiste et celle du Tibet bouddhiste. Majoritairement
hindouiste, le bouddhisme y est toutefois fortement enracinée,
surtout dans le nord du pays. On y parle au-delà de
cinquante langues et dialectes différents. Le nepali,
la langue officielle du Népal, est parlé par la majorité de
la population.
Le
sud du Népal est habité par des populations
d'origine indo-européenne. Les populations installées
dans les montagnes au nord du pays sont d'origine tibétaine.
Ces deux grands groupes cohabitent dans la partie médiane
du pays (les collines ou moyennes montagnes) où sont
aussi installées des ethnies parlant des langues
de souche tibéto-birmane. Toutes ces populations
et groupes ethniques ayant conservé, dans une
large mesure, leurs langues, leurs croyances, coutumes
et modes de vie, le Népal fait figure de véritable
mosaïque culturelle.
Société rurale
Le
Népal est peu urbanisé. La grande vallée
de Katmandou et l'étroite plaine du Teraï comptent
quelques villes constituant des pôles d'attraction
pour les Népalais. Cependant, la majorité de
la population du Népal vit au sein de petits villages dispersés
dans les basses terres, perchés dans les collines,
accrochés à flanc de montagne ou blottis
au creux des hautes vallées himalayennes. Plus on s'élève en altitude en rejoignant le nord, plus l'habitat devient austère, plus les maisons deviennent rustiques, plus les conditions de vie s'avèrent difficiles. Au-delà de la limite des arbres, il n'y a plus que de maigres pâturages et des cabanes temporaires dans lesquelles s'abritent les bergers durant l'été. Plus haut, on débouche dans un monde essentiellement minéral dominé par la roche, les glaciers et les neiges éternelles.
Village de Baglung
Pays en transition
Depuis la mise en place d'un fragile processus de paix entre les partis politiques et les anciens rebelles maoïstes, une coalition gouvernementale, tout aussi fragile, peine à sortir le Népal de l'immobilisme qui l'a si longtemps caractérisé. Si le changement n'est pas encore perceptible au plan économique, ou si peu, le bouillonnement au plan politique est nettement plus évident et s'accompagne de confrontations entre partis politiques qui paralysent souvent les institutions de l'État et accentuent le caractère désorganisé de ce pays en voie de transition.
L'élaboration d'une nouvelle constitution pour régir un pays dont la population est aussi diversifiée n'allait pas se réaliser sans faire apparaître au grand jour les nombreux clivages ethniques et culturels, les inégalités sociales et un partage du pouvoir marqué par la domination des Paharis, ceux qui habitent les collines centrales, sur l'ensemble des activités socio-économiques et politiques du pays.
Aussi, n'en doutons pas, le Népal d'aujourd'hui est en pleine transition. Dans sa marche en avant pour instaurer une véritable démocratie et un État moderne, saura-t-il préserver l'originalité de sa culture, l'intégrité des paysages uniques qu'il abrite et, qui sait, peut-être même cette part de mystère qui l'enveloppe depuis toujours ?
Pauvre mais hospitalier
Resté à l'abri
des grandes invasions qui ont marqué l'histoire, plus récemment
interdit aux étrangers pendant un siècle par des premiers
ministres au pouvoir absolu, le Népal est resté ancré dans
le moyen-âge jusqu'au début des années 1950. La population
du Népal était majoritairement illettrée. Les technologies
et les moyens de communication étaient archaïques. Le roi Tribhuvan,
alors confiné à un rôle de second plan, s'enfuit en
Inde et obtint le support de celle-ci pour renverser l'autocratie des Premiers
Ministres Rana et instaurer la démocratie. Cette démocratie
n'a véritablement prit son envol qu'en 1990 sous le règne
du roi Birendra. Une démocratie qui depuis s'est avérée
bien frileuse !
Isolement
historique, pauvreté relative des ressources, géographie
superbe mais ingrate, sans accès à la mer, coincé entre
deux puissances économiques émergentes, le développement économique
du Népal est erratique. La plupart des réformes entreprises
au Népal n'ont pas donné les résultats escomptés. Sa
dette ne cesse de s'accumuler. Ses infrastructures sont moribondes.
L'instabilité politique y est chronique. Une large partie
de sa population vit sous le seuil de la pauvreté. Pourtant,
le Népal est considéré par tous ses visiteurs
comme un pays des plus hospitaliers.
Entre mythe et réalité
Malgré la place peu enviable que le Népal occupe sur l'échelle du développement socio-économique, ses vestiges culturels témoignent d'une civilisation riche. Le Népal compte sept sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Le pays est resté profondément attaché à ses traditions. Sa géographie tourmentée présente des paysages parmi les plus variés du monde. Son histoire est jalonnée d'événements marquants. Le Bouddha historique est né au Népal. Le pays a résisté à la domination de l'Empire britannique des Indes installé à ses portes. L'hindouisme et le bouddhisme y coexistent dans un esprit de tolérance peu commun. Le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le Sherpa Tenzing Norgay y ont conquis le sommet du monde. Au cœur de la révolution hippie, Katmandou a été un pôle d'attraction pour la jeunesse occidentale. Tintin y a même découvert le yeti pour le plus grand bonheur de ses lecteurs de 7 à 77 ans !
Durbar Square | Patan
Ne nous y trompons pas. Les réalités du XXIe siècle cherchent résolument à rattraper les mythes. Le monarque détesté est parti à la retraite. Les anciens rebelles maoïstes cherchent tant bien que mal à s'adapter aux règles du jeu démocratique. La moindre pécadille devient objet de revendication... signes manifestes d'un pays tenté par l'émancipation et la modernité malgré l'attachement de sa population aux valeurs traditionnelles.
Namche Bazar - Village de haute montagne
Cartes géographiques
Le Népal et l'Asie
Topographie du Népal
Carte détaillée du Népal
Crédits photo
© Mani Lama (à gauche)
© Jean-Guy Harrison (en bas)