L'Himalaya du Népal
Àprès
une lecture attentive de plusieurs guides de trekking, l'Himalaya et
le Népal me collent à la peau. Les itinéraires
y sont toutefois nombreux. C'est la haute montagne qui m'attire d'abord.
Pourquoi ne pas prendre la direction du monstre sacré, l'Everest
? Amateur de photographie, je souhaite un soleil vif sur un ciel bleu
profond. J'irai en automne. La piste de l'Everest sera achalandée à cette
période de l'année. Je choisi un itinéraire moins
coutumier. N'ayant trouvé personne pour faire équipe
avec moi, j'opte pour voyager avec Les Karavaniers du monde,
une agence de trekking réputée pour faire les choses
autrement. Le rêve prend forme. Mais, du rêve à la
réalité, le pas est long. On ne part pas pour l'Himalaya
avec son maillot de bain, sa brosse à dents, un short cargo
et un T-shirt. C'est loin... c'est haut ! Il fera chaud puis il gèlera
! Mieux vaut commencer les préparatifs
sans tarder.
Montage graphique illustrant l'Himalaya du Népal
et un temple emblématique de la vallée de Katmandou
Préparatifs
Je
me documente : lHimalaya, un carrefour de civilisations ;
le Népal, un pays de contrastes ; lEverest, lhistoire
fascinante de sa conquête. Je deviens rat de bibliothèque.
Mon enthousiasme grandit de jour en jour. Je marche plusieurs fois
par semaine, à la ville dabord puis à la montagne.
De plus en plus loin, de plus en plus haut. Je deviens rat des champs. À la
salle de gym, je pousse et je tire un peu plus fort. Je veux mettre
toutes les chances de mon côté
à mon âge
!
Je
me prépare psychologiquement aussi : le climat, laltitude,
la nourriture, les conditions dhygiène, le confort seront
bien différents de ce à quoi je suis habitué.
Jai justement envie dun dépaysement qui fera vaciller
mes repères habituels, qui mapprendra à voir autrement.
Les derniers mois, jai peine à réaliser que le
départ est imminent. Je méquipe, de la tuque aux
diachylons pour les cloques aux talons.
Doute
Moment
de doute. Comment vais-je m'adapter à la haute altitude ?
Où je mentraîne, les montagnes dépassent à peine
1 000 mètres. C'est lété. Il fait doux
jour et nuit. Là-bas, dans ce monde de démesure, ce sera
l'hiver. Il fera froid la nuit sous la tente. Quen pensent mes
amis ? « À notre âge, vivement la plage
plutôt que la folie des hauteurs. À quoi bon risquer ldème
quand la vie peut être si douce ». Je m'y attendais. Deux visions de
la retraite qui se défendent. Mais attention, la peur tue le
rêve. Heureusement, le rêve a pris racine. Assez !
Hors de moi doutes et inquiétudes. Je suis parti et... On a
marché sur le toit du monde.
À propos du Carnet de voyage
Le
trekking fut un happening de groupe. Cependant, sur les
sentiers sillonnant le Khumbu, chacun pouvait cheminer à son propre
rythme. Marchant seul, en groupe, à la file indienne ou en compagnie
d'un guide sherpa et, s'attardant ici ou là, subjugué par la beauté sauvage
d'un paysage ou le charme irrésistible du visage d'un petit
Sherpa au sourire percé, chacun a vécu son séjour à sa manière. Aussi,
ce récit reflète ma perception des lieux, des personnes
et des événements. Il ne vise nullement à rendre
compte de l'expérience du groupe.
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