L'auteur
Ayant choisi de prendre une retraite largement anticipée, je me suis fixé pour but de manquer agréablement de temps. Si je suis loin d'être persuadé de l'effet déterminant de l'astrologie sur nos vies, on se plaît souvent néanmoins à dire de moi que je suis un vrai lion, que j'y crois ou pas. Pour le meilleur, dis-je toujours... et tout le reste évidemment ! Fasciné par les montagnes et les grands espaces, la pratique d'activités de plein air occupe une large part de mon temps. Enfin, j'éprouve toujours du plaisir à redécouvrir Tintin.
C'est en tournant les pages de «Tintin au Tibet», vers l'âge de la pré-adolescence, que j'ai découvert l'Himalaya. Ce mot, je l'ai trouvé beau avant même de comprendre tout ce qu'il pouvait signifier. Inscrit plus tard à des cours de géographie humaine et d'anthropologie sociale et culturelle dans le cadre d'un programme d'études universitaires en sociologie des organisations, les leçons sur l'Himalaya en tant que milieu naturel et milieu de vie, ainsi que les explications sur les populations qui se sont fixées sur ses flancs et les sociétés qu'elles y ont forgées, m'ont fasciné. Les photos illustrant les beaux livres de même que les films documentaires traitant de l'Himalaya m'ont toujours passionné.
Ayant fait carrière en gestion des ressources humaines et en management au sein d'une grande organisation publique, un domaine peu propice à l'exploration de cette passion, les notes prises par-ci par-là au gré de mes lectures « himalayennes » se sont accumulées au fond d'une armoire pendant que j'occupais mes temps libres, trop rares, à faire de la randonnée en montagne.
La retraite venue, je me suis investi dans de nombreuses activités : conditionnement physique, pratique d'activités de plein air, apprentissage de la micro-informatique, lecture, photographie, web design et graphisme... L'euphorie des premiers mois s'est peu à peu transformée en une vague impression d'éparpillement. Paradoxalement, j'avais envie d'investir dans l'acquisition de nouvelles connaissances, ajoutant ainsi à une liste déjà longue, de nouveaux créneaux qui risquaient de faire de moi un parfait butineur un adepte du loisir en miettes.
Mon projet de trekking au Népal et ma recherche documentaire sur l'Himalaya sont venus en quelque sorte établir des ponts entre ma passion pour l'Himalaya, mon amour du plein air, ma soif de connaissances et mon intérêt naissant pour la micro-informatique. Ce projet donnait désormais un sens à plusieurs de mes activités en tissant un fil conducteur capable d'assurer une meilleure convergence entre elles, en les canalisant vers un but.
Certains ont trouvé ma recherche de sens un peu courte. Quel est l'intérêt de se lancer dans une aventure sans lendemain aux seules fins d'élargir soi-disant ses horizons, de dépasser ses limites, de se mettre à l'épreuve ? En somme, de conquérir l'inutile plutôt que de faire oeuvre utile !
La réalisation de soi, à l'heure de la retraite comme à l'aube de la carrière, amène à faire des choix qu'il m'apparaît vain de juger. À sa façon, chacun cherche à se réaliser en obéissant sans doute à des motivations profondes qui, la plupart du temps, lui échappe. J'incline plutôt à la légitimité de toute quête du bonheur. Car en définitive, n'est-ce pas cette quête un peu égoïste qui oriente nos choix... même les plus altruistes ?
Le récit de mon séjour au Népal pourrait-il encourager quelque lecteur ou lectrice à se lancer à l'aventure quelque part sur le toit du monde ? Si vous rêvez d'Himalaya, n'hésitez surtout pas. Allez au bout de votre rêve, vous ne le regretterez pas. Je vous souhaite autant de plaisir que celui que j'ai eu à concrétiser le mien. Autant de bonheur que celui que je découvre jour après jour en me laissant porter par ce rêve. Car partir pour l'Himalaya, c'est aussi n'en jamais revenir complètement.
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