Les classiques du
Népal
De
tous les itinéraires décrits dans la vaste documentation
de voyage au Népal, les circuits qui sillonnent les régions du Langtang,
de l'Annapurna et de l'Everest sont les plus connus et les plus
fréquentés. En voici un bref aperçu.
Trekking
dans la vallée du Langtang
La vallée
de Langtang, située au nord de Katmandou,
est assez facilement accessible. Elle est habitée principalement par
des Tamangs et des Sherpas, deux ethnies d'origine tibétaine. Ce trekking
conduisant au pied des glaciers au nord la vallée, offre de
belles vues sur le Ganesh Himal et le Langtang Lirung (7 246 mètres),
tout en évoluant à une altitude raisonnable. Le sentier traverse
plusieurs villages où l'on trouve repas et gîtes. Il est possible
de revenir sur Katmandou en empruntant le sentier passant par les lacs
sacrés de Gosainkund, un lieu vénéré tant
par les hindous que les bouddhistes. Le trek du Langtang peut aussi être
jumelé au trek d'Helambu en
pays sherpa mais nécessite alors la traversée du col Ganga
La, un col réputé très difficile à 5 106
mètres.
Trekking
dans le massif des Annapurnas
Située
au nord de Pokhara, cette région offre d'innombrables
possibilités de trekking. Des treks courts de 2 à 7
jours de même que des treks longs s'étalant sur
une dizaine à une vingtaine de jours. Au plan géographique
tout autant que culturel, cette région a la réputation
d'être parmi les plus diversifiées du Népal. Évoluant
d'abord en zone humide de type subtropical, certains circuits
s'approchent de la zone polaire des hauts glaciers himalayens à la
limite du Mustang, une région semi-désertique située
en bordure du haut plateau tibétain. Les basses vallées
et les collines sont habitées notamment par des Brahmanes,
des Chhetris, des Gurung, des Magars et des Thakalis tandis que
les hautes vallées sont principalement peuplées
par des ethnies d'origine tibétaine dont les Manangis.
Trekkeurs sur le circuit du tour des Annapurnas
Outre
quelques treks courts à proximité de Pokhara facilement
accessibles et pas trop exigeants, trois circuits de trekking sont
particulièrement populaire dans le massif de l'Annapurna.
Le trekking de Jomson parcourt
la vallée de la Kali Gandaki à l'ouest du massif. Le
trekking du sanctuaire de l'Annapurna se
rend au camp de base de l'Annapurna. Le tour
du massif de l'Annapurna, fait
une boucle autour du massif avec passage du Thorung La, un haut col
situé à plus de 5 000 mètres d'altitude.
C'est sans conteste le circuit de trekking le plus fréquenté du
Népal.
Trekking
au camp de base de l'Everest
Le trek du camp
de base de l'Everest se déroule
essentiellement au pays des Sherpas. Après avoir traversé quelques
forêts clairsemées, des petits villages et leurs maigres cultures,
des haut pâturages blottis au creux de vallées encaissées,
la piste franchit rapidement la ligne supérieure des arbres. Elle
serpente au pied de parois immenses, s'affole sur des moraines glaciaires
pentues et évolue dans un paysage devenu essentiellement minéral.
Le trekkeur se retrouve au coeur du haut Himalaya entouré de trois
8 000 mètres (Cho Oyu, Lhotse, Everest), de plusieurs 7 000
mètres (Nuptse, Changtse, Pumori...) et de plusieurs glaciers (Khumbu,
Khangri Shar, Khangri Nup, Ngozumpa). Ce trek culmine au Kala Pattar, un
petit sommet à 5 600 mètres d'altitude et des poussières,
offrant une vue exceptionnelle sur les hauts sommets environnants, dont
l'Everest et le glacier du Khumbu. Au camp de base de l'Everest, la vue sur
la cascade de glace du Khumbu (Khumbu Icefall) est impressionnante mais le
sommet de l'Everest n'y est pas visible.
Trekkeurs sur la piste du camp de base de l'Everest
Ce trekking
est réputé plus difficile que le tour du massif de
l'Annapurna et ses paysages dans l'ensemble sont plus rugueux. La
vue sur les hauts sommets y est cependant plus rapprochée
car on se retrouve non pas sur le pourtour mais au coeur même
du massif du Khumbu Himal, un massif franchement gigantesque. L'itinéraire
le plus habituel se prête de plus à quelques variantes
en début de trek selon que l'on emprunte l'une ou l'autre
des grandes vallées du Khumbu. Se réveiller de bon
matin au pied du Nuptse, voir le lever du jour depuis la moraine
du gigantesque glacier Ngozumpa, écouter les craquements du
glacier qui coule dans la vallée glaciaire en contrebas ne
représentent que quelques uns des moments palpitants de ce
trekking.
Itinéraires moins
coutumiers
Parmi
les autres itinéraires possibles, mentionnons entre autres les
treks du Mustang, du Manaslu, du Makalu, du Kanchenjunga, du Rolwaling,
de l'Helambu, du Dhaulagiri et du Dolpo. Certains de ces trekkings traversent
des régions à accès restreint (restricted areas)
et nécessitent des permis spéciaux coûtant parfois
assez cher. D'autres ne sont accessibles qu'à des petits groupes
accompagnés d'un officier de liaison. Ils sont moins fréquentés
mais, semble-t-il, tout aussi beaux. Les bons guides de voyage décrivent
en détails ces circuits de trekking.
Le
nec plus ultra ! Une grande traversée du Népal assurément.
Jacques Cordola et René Tomio racontent, à l'aide d'une
vidéo, leur long trekking à travers
l'Himalaya du Népal. Leur
périple les a conduit d'est en ouest dans les régions
du Kangchenjunga, du Makalu, du Khumbu, du Langtang, des lacs de Gosainkund,
du Manaslu, des vallées de Nar et de Phu, du massif des Annapurnas
et du massif du Dhaulagiri. Une randonnée de 5 mois avec passage
de hauts cols culminant à plus de 5 000 m dont quelques
uns impliquant des passages techniques en raison de la neige. Un rêve
pour les passionnés de trekking et une expérience que
peu ont la chance de réaliser.
La grande traversée du Népal
Achalandage
On
entend parfois parler de l'autoroute de l'Annapurna ou de l'Everest.
Attention ! Il faut donner à cette expression sa juste dimension.
Ces circuits sont certes les plus fréquentés du Népal.
Mais l'achalange n'y est pas tel que certains voudraient le laisser
croire.
Les sentiers de trekkig népalais reçoivent certainement moins de visiteurs annuellement que la plupart des grands parcs nationaux
canadiens ou américains. Il reste toutefois que le trekking
au Népal n'est pas à proprement parler une randonnée
en territoire sauvage (wilderness) équivalente à un
trekking dans l'Appalachian Trail au Canada et aux États-Unis
par exemple. Les sentiers de trekking au Népal traversent
des zones où sont installés des villages peu peuplés
ponctuées de vastes zones inhabitées.
Le
printemps et l'automne constituant les saisons les plus propices
au trekking, il faut néanmoins s'attendre à davantage
de touristes durant ces périodes... et quelques fois des files
d'attente aux aérodromes désservant les diverses régions
du pays. En cas de mauvais temps persistant, les vols sont décalés
d'une journée, parfois deux. Les groupes s'agglutinent. Il
vaut donc mieux prévoir quelques jours additionnels pour parer à cette éventualité.
Sécurité
Les
guides de voyage recommandent de ne pas partir seul sur les sentiers
de trekking. Ne serait-ce que parce que l'on ne sait jamais à l'avance
comment notre organisme s'adaptera à l'altitude. Très
rares sont les situations où des trekkeurs ont été agressés
sur les sentiers.
Environnement
Le
Népal fait face à de graves problèmes environnementaux.
Le trekking ne doit pas constituer une cause aggravante de cet état
de situation. Soucieux de laisser le moins de traces possibles de
leur passage, les trekkeurs doivent éviter les feux de bois,
utiliser de préférence l'eau chaude chauffée à l'énergie
solaire, éviter de consommer de l'eau vendue en bouteille
de plastique et se débarasser de leurs déchets de manière
convenable.
L'Everest (centre) et Nuptse (droite)
Passerelle sur la Dudh Kosi
Trekking Peaks
Au
Népal, 18 sommets comportant divers degrés de difficulté,
sont désignés «trekking peaks». L'escalade
de la plupart de ces sommets représente une expérience
de mountaineering significative : il ne s'agit pas d'une simple marche
au sommet. Ils sont exigeants et peuvent comporter certains dangers
en raison de leur altitude et des conditions climatiques prévalant
au moment de leur ascension.
La Nepal
Mountaineering Association (NMA) a été chargée
d'émettre et de contrôler les permis pour les trekking
peaks. Les trekkeurs avancés qui entreprennent un climbing
trek ont l'obligation d'employer un sirdar accrédité auprès
de la NMA. En outre, si des porteurs doivent monter plus haut que
le camp de base du trekking peak, il faut payer les frais
de leurs assurances et s'assurer qu'ils disposent de l'équipement
requis pour l'escalade. Les guides de voyage recommandent de recourir à une
agence de trekking ayant à sa disposition du personnel expérimenté dans
ce genre particulier d'ascension parfois à la limite de
l'alpinisme.
L'Island
Peak, aussi appelé Imja Tse (6 189 m), et le Mera
Peak (6 476 m), tous deux situés dans la région de
l'Everest, figurent parmi les trekking peaks les plus populaires
et peut-être les plus accessibles.
Trekking en Himalaya
Pour ceux qui s'intéressent au trekking ailleurs en Himalaya, notamment en Inde du nord (Ladakh, Zanskar), le Blog « Errances en sac à dos » mérite à être consulté. Vous y trouverez une foule d'informations utile à la préparation de treks là-bas de même que les narratifs d'un véritable globetrotteur qui en a long à raconter.
Errances en sac à dos
SOURCES À CONSULTER
Bill
O'Connor «The Trekking Peaks of Nepal»
Trailblazer
: «Nepal Mountaineering Guide»
Guides de voyage - Trekking
Stefano Ardito : Trekking en Himalaya
Antoine d'Abundo : Trekking au Népal
Stan Armington : Trekking
in the Nepal Himalayas
Stephen
Bezruchka : Trekking
in Nepal : A Traveler's Guide
Kerry Moran : Nepal
Handbook
Jamie
McGuinness : Trekking in the Everest Region
Cartes
de trekking
Schneider
1:50 000 Series
publié par Freytag
and Berndt.
Himalayan
Map House Series
publié par Himalayan
MapHouse Pvt. Ltd.
The National Geographic Series
publié par la National Geographic Society.
Attention
: en raison des éboulements de terrain fréquents,
les sentiers sont parfois détournés. Assurez-vous
de disposer d'une édition récente.
Sites externes
Trek
Magazine
Lonely
Planet