Réveil à 6h00. Nous prenons le petit déjeuner sous la grande tente pour nous protéger du vent qui souffle fort pendant que Sherpas et porteurs s'affairent à défaire le camp.
Nous nous mettons en route sans tarder. Le rythme est rapide. Dans la région de Duglha (Thuklha), une vingtaine de monuments funéraires sont allignés le long du sentier pour rappeler la bravoure de guides sherpas morts sur lEverest. La descente de 250 mètres à travers les roches de la moraine frontale du glacier du Khumbu s'avère ardue. On dit de cette région qu'elle est fréquentée par le léopard des neiges. Nous ne nous attendons pas à y faire une rencontre inusitée toutefois. Cette piste est beaucoup trop parcourue pour un animal aussi méfiant. D'autant plus que cette espèce est sérieusement menacée d'extinction.
Les 700 mètres que nous venons de dévaler presque sans répit commencent à réveiller un vieux malaise dont je croyais m'être entièrement débarassé grâce à mon entraînement intensif. L'élancement que je ressens à un genou, mon point faible en descente, n'est qu'agaçant... pour le moment. Je connais bien le symptôme. Le malaise s'aggravera au fil de la descente.
À Pangboche, la végétation réapparaît timidement. Les maisons sont entourées de petits pâturages emmurés. Notre camp est installé dans l'un de ces pâturages près d'un lodge. Après un brin de toilette, je pars faire le tour du hameau. Pangboche possède son grand mât à prières, son moulin à prières mu par leau dun torrent qui descend de la montagne et son long mur mani à l'extrémité du village. Les kharkas cèdent désormais la place aux villages où vivent en permanence des familles sherpa.
Bas village de Pangboche
En attendant le dîner, nous envahissons le lodge. La pièce principale aux larges fenêtres est vaste et bien chauffée. Adossées aux murs, tout autour de la pièce, des banquettes de bois, recouvertes dépais tapis, servent à sasseoir le jour, et à dormir la nuit. Les Sherpas viennent y servir le thé et les biscuits pendant que mijote le dal bhat qui composera notre plat de résistance. Ce soir, je donnerais ma chemise pour mordre dans un gros burger, dont je ne raffole habituellement pas, au lieu de grignoter avec hésitation dans mon assiette de dal bhat, comme l'enfant que l'on force à manger un plat qu'il n'aime pas. Consolation... au couchant, depuis Pangboche, la vue sur le sommet lumineux de lAma Dablam (6 856 m) est fabuleuse.
La nuit est longue et bonne. Je me réveille une seule fois. Me dépêchant, je marche dans le pré. Javais pourtant repéré le « petit coin » mais je ne le trouve plus. À la lueur de ma lampe frontale, jarpente le terrain. Tout près de moi, dans le noir, deux yeux lumineux me fixent... un yeti peut-être ? Mais non, c'est un jeune yack aussi surpris que moi. Le yack hésitant cherche une issue. Je lui cède le passage avant quil ne simpatiente. Il part à grandes enjambées comme une bête en panique. Je ne dois pas être beau à voir même dans le noir.
Aussi désigné Thuklha, cette région au sentier encore accidenté, se caractérise par la présence de monuments funéraires (à main droite) dédiés aux Sherpas morts dans la région de l'Everest.
Pheriche compte plusieurs lodges mais le village est achalandé durant les saisons de trekking. De nombreux trekkeurs montant au camp de base de l'Everest par la voie classique y font halte pour favoriser leur acclimatation. De même, des trekkeurs qui arrivent de Gorak Shep après le Kala Pattar poussent parfois la marche jusqu'à Pheriche plutôt que de s'arrêter à Lobuche pour la nuit. Advenant un manque de places à Pheriche, il est possible de monter sur Dingboche en 45 minutes environ.
Pangboche est le dernier village pouvant être qualifié de permanent dans ces hautes vallées d'altitude. On distingue Pangboche Te Lim, le haut village à environ 4 000 mètres d'altitude, où se trouve le gompa (monastère), et Pangboche Wa Lim, le bas village. Contrairement aux kharkas de Lobuche et de Gorak Shep, où l'on ne voit pas d'enfants, des familles sherpas vivent ici en permanence. On y cultive la pomme de terre et quelques variétés de légumes. Pangboche compte de nombreux lodges, tant dans le haut que le bas village.
Etape Lobuche-Pangboche
Durée : environ 7 à 8 heures
Dénivelés : + négligeable / - 1000 m
Gîte et repas : Thuklha, Periche,
Osho, Pangboche
Carte-itinéraire
Lobuche-Pheriche