bvfred " />
Lever à 4h30. Après la douche, je boucle mes bagages, non sans difficulté. Je suis à court d'espace. Le rangement de mes effets doit être effectué méticuleusement et chaque recoin doit être exploité de manière optimale sans quoi les sacs ne ferment pas. Quant à moi, je ressemble à sy méprendre au bonhomme Michelin. Je porte quelques couches de vêtements et toutes mes poches sont bourrées. Porter sur soi quelques effets pour diminuer le poids des bagages destinés à la soute, soumis à un contrôle plus sévère, est pratique courante ! Il n'y a rien à en faire un cas de conscience si l'on n'exagère pas. Quoiqu'il en soit, même avec cette légère surcharge, je demeure dans la catégorie des poids plume.
Dans lescalier conduisant au lobby, Stéphane moffre de peser mon duffle bag avec sa petite balance portative. Quoi ! Encore trop lourd ! Cest presque lheure du départ et voilà une bonne partie de mon équipement étendu sur le palier. Quoi enlever maintenant alors que j'ai fait l'exercice deux fois plutôt qu'une ? Les sachets d'aliments énergétiques sont lourds et j'en ai préparé une grande quantité. Allons-y pour les sachets. Nous arrivons à la fourgonnette au pas de course.À l'aéroport, nous apprenons que le vol est retardé. Nos bagages sont soumis à la pesée. On empile nos sacs de jour les uns sur les autres ! Nous faisons cercle autour de la balance. A chaque ajout, laiguille fait un bond. Le dernier sac ! Hourra, nous passons le test. Quelle saga ! Dans une salle dattente bondée, il ne nous reste qu'à attendre le signal du départ.
Tandis que je tue le temps en nettoyant appareil photo et objectifs, nous entendons enfin lappel de notre groupe dans le haut parleur.
Roulant sur le tarmac, un minibus nous conduit au petit avion qui nous déposera au creux du Grand Himalaya. Moteurs, petit tour de piste, coups dailes. Nous survolons des montagnes découpées en terrasses, des rivières, des forêts, des petits villages reliés les uns aux autres par des sentiers qui tiennent ici lieu de routes. Magnifique.
Piste de Lukla
Au bout dune quarantaine de minutes, l'avion s'engouffre dans une étroite vallée. Nous sommes en approche de la piste d'aterrissage. De chaque côté, les parois vertigineuses semblent monter à l'assaut des nuages. Là devant, la piste de Lukla. Elle est minuscule. Cen est effrayant ! Nous narriverons jamais à atterrir sur ce mouchoir de poche. La piste nest pas assez longue. Elle se rapproche dangereusement. Nous y sommes presque ! Lavion touche le sol, cahote, rebondit un peu. Faisant ma part, je freine avec les deux pieds. Il sarrête avant de percuter la montagne en bout de piste évidemment. Pfiu !
De nos jours, la majorité des trekkers emprunte l'avion pour se rendre à Lukla où commence le trek du Khumbu. En ce qui a trait aux bagages, les consignes sont sévères. Les compagnies aériennes limitent à 15 kg par personne, le poids des bagages transportés dans la soute, et à 5 kg celui du sac à dos de jour que lon peut apporter avec soi dans la cabine. Par voie terrestre, le déplacement entre Katmandou et Lukla nécessite un trajet en bus d'une douzaine d'heures jusqu'à Jiri où commence alors le trek. Pour rejoindre Lukla, il faut compter entre sept et dix jours de marche dans le Solu où se succèdent villages, champs en terrasses, forêts et évidemment pentes montantes et descendantes car les sentiers traversent les vallées transversalement.
Le
vol Katmandou - Lukla est assez particulier. Jai
lu quelque part que la piste de Lukla est aménagée
au creux des montagnes, sur un petit plateau en pente ayant pour
but de ralentir lavion lorsquil touche terre. À une
extrémité de la piste, un ravin de 1 000 mètres ; à lautre,
le flanc dune montagne. Ça promet !
Les
vols sont effectués par des petits avions de type Twin
Otter ou de vieux hélicoptères russes. Ces avions
ont une capacité d'une quinzaine de passagers. Comme ces appareils
survolent une zone montagneuse où les conditions de vol sont
difficiles et peuvent changer rapidement, la météo
doit être optimale pour que les départs soient autorisés.
Il est fréquent que le brouillard ou le vent empêchent
les décollages pendant toute une journée, parfois même
deux. Pour faire face à ce genre de situation, il faut toujours
prévoir quelques journées additionnelles lors de la
planification dun trek dans le Khumbu.
Survol du Moyen Himalaya
Associée au projet de construction de l'hôpital de Khunde, la piste de Lukla a été construite en 1964 par les Sherpas, avec l'aide d'Edmund Hillary, afin de faciliter le transport d'urgence des malades vers Katmandou de même que l'acheminement des matériaux pour la construction de quelques écoles dans le Khumbu.
En facilitant l'accès au Khumbu, la piste de Lukla a contribué au développement de la région en favorisant le tourisme. Elle a été réaménagée plusieurs fois depuis et le bitume y a même remplacé la terre battue en 2000.