Le trekking indépendant
Quelles que soient leurs destinations, certains voyageurs préfèrent organiser eux-mêmes leur voyage. Ce sont des voyageurs autonomes. Non seulement ont-ils horreur des contraintes qu'implique un voyage organisé (itinéraire fermé, rythme des visites, liberté de s'attarder ici ou là, etc.) mais ils y prennent plaisir. Ils peuvent même voyager à moindre coût. Il en va de même pour le trekking.
Le trekking indépendant ou autonome était très populaire au Népal jusqui'à tout récemment. On entend généralement par « trekking indépendant », un trekking individuel en solo ou accompagné par un guide ou un porteur de son choix embauché sur place sans intermédiaire. En 2019, avant la période de pandémie liée au COVID, 46,000 trekkeurs ont pratiqué le trekking de manière indépendante, c'est-à-dire, sans recourir aux services d'une agence de trekking (Tour Operator).
Selon ce mode de trekking, le trekkeur indépendant détermine son propre itinéraire en s'inspirant des parcours suggérés dans les guides
de trekking disponibles en librairie ou sur le Web. Ainsi, il lui est possible
d'allouer plus ou moins de temps aux différentes régions
visitées selon ses intérêts et le rythme
de progression qu'il souhaite maintenir et même sortir des sentiers battus pour réaliser des incursions sur des pistes moins fréquentées. Ici, on parle surtout
d'un trekking de refuge en refuge mais la formule n'exclut pas le
camping en complète autonomie ou une approche combinée (refuge/camping) pour
les treks dont une partie du parcours est dépourvue de
refuges.
Refuge ou camping
La plupart des itinéraires dans le Khumbu, le Langtang, le massif de l'Annapurna et la région de Phokara permettent le trekking indépendant de refuge en refuge (lodge). Les refuges ne sont pas des établissements hôteliers grand confort. Mais après tout, n'avons-nous pas choisi de partir à l'aventure ? On peut habituellement y manger et y dormir convenablement. Le choix peut être limité sur certains itinéraires moins fréquentés. Le refuge permet de voyager léger.
En plus haute altitude toutefois, certaines régions ne disposent pas de refuges pour accomoder les trekkeurs. De même, la traversée de certains cols n'est possible qu'en complète autonomie. Si l'on envisage de tels treks, il faut trimbaler soi-même son propre matériel de camping. Cette option n'est pas très pratiquée sauf pour les véritables initiés.
Lodge à Pangboche au pied de l'Ama Dablam
Grands
et confortables à Namche Bazar, les lodges
devienent plus petits et plus rustiques en haute altitude
Gîte et repas
Certains refuges (lodges) disposent de chambrettes. D'autres ne disposent que d'une salle commune convertie en dortoir la nuit. Il ne faudra pas vous surprendre en quelques occasions de la visite d'insectes piqueurs. Les ronflements seront aussi de la partie. Mais n'ayez crainte... vous dormirez. Un conseil : apportez votre sac de couchage et des bouchons pour les oreilles.
Les repas offerts dans les lodges ne sont pas très variés et les plats protéinés peu fréquents. Un trekkeur me faisait remarquer à la blague que durant son trek, il avait eu à choisir entre du riz et des nouilles ou des nouilles et du riz ! Pour varier le menu, il suggérait d'apporter des sachets d'aliments déshydratés et des barres énergétiques à base de céréales et de fruits.
Trekking en solo
Certains trekkeurs indépendants expérimentés ne souhaitent pas utiliser les services d'un porteur, encore moins d'un guide. Ils savent y faire et souhaitent marcher en toute liberté. Selon eux, rémunérer une personne pour les aider à réaliser leur trek est une négation de l'essence même du trekking. Cette question se pose également chez les alpinistes quant à l'utilisation de l'oxygène en haute altitude.
Toutefois, à compter du 1er avril 2023, il ne sera plus possible, semble-t-il, de faire du trekking individuel en solo au Népal. Il faudra obligatoirement engager un guide ou un porteur agréé par le gouvernement ou se joindre à un groupe piloté par une agence de trekking. Au moment d'écrire ces lignes, les modalités d'application de cette mesure ne sont pas claires.
Le concept de trekkeur indépendant permettait jadis de faire du trekking sans devoir avoir recours à un « Tour Operator ». Le trekking indépendant étant proscrit, qu'en sera-t-il désormais ? Faudra-t-il passer par un « Tour Operator » pour embaucher un guide ou sera-t-il possible d'embaucher soi-même un guide agréé indépendant ?
Il en va de permettre une certaine liberté de choix aux trekkeurs qui ne veulent pas recourir à des Tour Operators pour faire à leur place des choses qu'ils peuvent très bien faire eux-mêmes à moindre coût. Il faudrait prendre garde à ne pas tuer la poule aux oeufs d'or ! Certains doutent même que les autorités soient en mesure de faire appliquer les nouvelles dispositions rapidement. En outre, on peut constater sur les réseaux sociaux que la nouvelle mesure est loin d'être avalisée par la communauté du trekking, certains affirmant même être prêts à boycotter le Népal comme destination de trekking. Le débat est lancé.
Infos complémentaires
Fin du trek sans guide au Népal