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Hindouisme himalayen

L'hindouisme himalayen, qui a pris forme au Népal, prend sa source dans l'hindouisme indien. Il s'en distingue toutefois par l'incorporation de pratiques émanant du bouddhisme tibétain. En effet, le bouddhisme tibétain pratiqué par les masses populaires, avec son cortège de croyances animistes, a contribué à colorer d'une manière unique l'hindouisme himalayen.

Origine de l'hindouisme

L'hindouisme indien remonte à 1 500 ans avant J.C. L'hindouisme a démontré au cours de son histoire, une étonnante capacité à absorber des éléments d'autres religions, ce qui explique la multitude de croyances, de rites et de pratiques qui le caractérisent. Issu du védisme, la religion des anciens Aryens, il puise ses fondements dans les vedas, les plus anciens textes sacrés indiens. C'est d'ailleurs dans les vedas que le système de castes, autour duquel s'articule l'organisation sociale des sociétés hindouistes, prend sa source. Les vedas contiennent les paroles révélées par les dieux. La loi du dharma postule que toute personne naît dans une position sociale (la caste) et y demeure toute sa vie.

Samsara, karma, nirvana

Au VIIIe siècle avant J.C., sous l'influence des Brahmanes, la caste des prêtres détentrice du savoir et devenue toute puissante, de nouveaux textes (Brahmana, Upanishad, etc.) vinrent compléter les vedas. L'univers est désormais conçu comme l'oeuvre d'une création divine se renouvellant sans cesse selon des cycles qui se résorbent pour laisser place à un nouveau créateur. De l'âme universelle (brahman), centre de la création, émanent les âmes individuelles (atman). L'existence de tout être vivant est assujetti au cycle des réincarnations successives (samsara) duquel il peut être délivré (moksha) pour atteindre, après l'extinction de l'âme individuelle, le paradis (nirvana). Pour l'hindou, l'âme individuelle cherche à se fondre dans l'âme universelle de laquelle elle émane. Mais le poids des actes de toutes ses vies le maintient dans le cycle des réincarnations. La qualité de la renaissance dépend du karma, c'est-à-dire de la qualité des actes commis durant la présente vie et les vie antérieures. Il est possible d'échapper à ce cycle par la pratique de la charité, de la dévotion, du renoncement et de la méditation.

Multitude des dieux

C'est par centaines, sinon milliers, que l'on peut compter les dieux hindous, dont plusieurs ne sont en somme que les manifestations, représentations et formes que prennent les trois dieux dominant le panthéon hindouiste : le créateur Brahma, le conservateur Vishnu et le destructeur-regénérateur Shiva. Chaque dieu possède une shakti, une partie féminine qui est la seule capable d'animer le principe mâle. Parvati est l'épouse de Shiva, Lakshmi, celle de Vishnu et Sarawati, celle de Brahma. Tout comme les dieux, chacune possède de nombreuses manifestations et formes. L'hindouisme himalayen a beaucoup emprunté au bouddhisme tibétain.

Cultes et rituels

Ces pratiques consistent le plus souvent à faire appel aux dieux et aux esprits de la nature afin qu'ils intercèdent pour favoriser le bien et éloigner le mal. Plusieurs fêtes au Népal sont rythmées par des rituels dont le but consiste à amadouer les dieux et les esprits afin d'obtenir de bonnes récoltes. Shiva est le dieu le plus populaire de l'hindouisme himalayen. Il est également vénéré sous la forme de Bhaïrab, le dieu terrifiant qui fait fuir les démons. Vishnu y est souvent vénéré sous la forme de Narayan. Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de son épouse Parvati, apporte la bonne fortune.

Hiérarchie religieuse

Tandis qu'au sein du bouddhisme tibétain, les ordres religieux sont nombreux et influents, l'hindouisme, tout en faisant appel à des prêtres, ne comporte aucune hiérarchie religieuse.

L'absence d'une telle hiérarchie ne veut pas dire que les prêtres n'assument pas un rôle important au sein de la société. L'hindouisme himalayen, comme l'hindouisme indien, s'appuie sur un système qui hiérarchise la société en castes et définit un ensemble de règles précisant les devoirs religieux et les comportements sociaux de leurs membres.

Les prêtres, appartennant à la caste des Brahmanes, la caste la plus « pure », se situent au sommet de l'échelle sociale. Exerçant leurs fonctions sur un plan strictement local, ils officient aux cérémonies religieuses et sont responsables des temples. En dehors des obligations relevant de l'appartenance à la caste et au respect dû à la famille, la pratique de l'hindouisme est « libérale ». Les fidèles honorent les dieux de leur choix et cheminent sur la voie de l'illumination de la façon qui leur convient le mieux.

 

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