L'Inde du nord
L'Inde du nord s'accroche à l'Himalaya par sa partie septentrionale. L'Himalaya indien est constitué à l'ouest par les états du Jammu-et-Cachemire, de l'Himachal Pradesh et de l'Uttar Pradesh et à l'est, par le Sikkim, l'Arunachal Pradesh et enfin l'Assam.
Jammu-et-Cachemire
L'état du Jammu-et-Cachemire est bordé par le Pakistan, le Tibet et le Sinkiang chinois. On y distingue trois régions géographiquement et culturellement distinctes.
Jammu
Le Jammu consiste en une plaine venant s'adosser au piedmont himalayen. La plaine et les basses vallées sont propices à une grande variété de cultures. Plus au nord, tandis que les cultures se restreignent, la pratique de l'élevage et de la transhumance gagne en importance. Cette région est majoritairement hindouiste. Les Sikhs y sont toutefois nombreux.
Cachemire
La vallée du Cachemire, dont l'altitude varie entre 1 500 mètres et 1 800 mètres, est réputée pour ses vergers, ses cultures variées et son artisanat. Tandis que la vallée est majoritairement musulmane, les Moyenne montagnes, plus au sud, sont habitées par des groupes d'origine indo-européenne. Les bergers goudjars et gaddis y font transhumer leurs troupeaux de moutons et de chèvres entre les hauts pâturages et les basses vallées de la zone sub-himalayenne selon l'alternance des saisons. Le Cachemire abrite Srinagar, la ville la plus populeuse de tout l'Himalaya.
Ladakh
Le Ladakh est une vaste région située dans la partie nord du Cachemire. Cette région est majoritairement bouddhiste et de culture tibétaine. Des communautés musulmanes importantes y sont toutefois installées, notamment à Leh, la capitale. Le Zanskar notamment, situé dans la partie sud du Ladakh, constitue sans doute l'une des régions parmi les plus « tibétaines » de l'Inde du nord.
Monastère de Karsha au Zanskar | Ladakh
Himachal Pradesh
L'Himachal Pradesh présente une topographie très diversifiée: collines ondulées, larges vallées et sommets enneigés. D'une altitude variant entre 450 à 6 000 mètres, cette région comprend une multitude d'écosystèmes. Près de 95% de sa population est hindouiste.Kangra et Chamba
Au sud, les vallées de Kangra et de Chamba comportent de vastes prairies et des collines ondulées où poussent théiers, pommiers et autres arbres fruitiers. Shimla, lieu de villégiature de l'époque coloniale anglaise, est demeurée l'une des grandes destinations touristiques de l'Inde. C'est dans cette région, à Dharamsala, que s'est établi le gouvernement du Tibet en exil.
Spiti, Lahaul, Kinnaur
Au nord, les régions du Spiti, du Lahaul et du Kinnaur sont habitées par des populations de culture tibétaine. Majoritaires au Spiti et dans le Lahaul, les bouddhistes sont significativement présents au Kinnaur qui jouxte la frontière du Tibet. Certaines vallées sont toutefois habitées par des populations hindouistes appartenant notamment à la caste des brahmanes. Cette région comporte des zones quasi-désertiques où il est difficile de vivre à cause du vent et du froid.
Monastère de Kye au Spiti
Uttar Pradesh
L'Uttar Pradesh constitue l'état le plus populeux de l'Inde. Près de 75% de son territoire abrite la plaine du Gange. Ses districts les plus septentrionaux, le Garhwal et le Kumaon, peu peuplés, s'étirent jusqu'à la frontière du Tibet.Garhwal
Le Garhwal est, dit-on, empreint de mysticisme. Depuis toujours, il attire les pèlerins puisque c'est dans cette région que se situent les sources du Gange, le fleuve le plus sacré de l'hindouisme. Près de la frontière du Tibet vivent des populations d'origine mongoloïde parlant des dialectes tibétains et ayant pour mode de vie, l'agriculture, l'élevage et le commerce caravanier.
Kumaon
Les gens du Kumaon vivent dans les collines plus au sud. On y pratique aussi le commerce avec les gens de la plaine et on s'adonne à la culture de la pomme de terre. La vie y est rude. Aussi, nombreux sont ceux qui migrent vers le Terai où ils peuvent pratiquer l'agriculture dans des conditions beaucoup plus douces.
Sikkim
Le Sikkim, un ancien royaume devenu état indien en 1975, est traversé par l'Himalaya, dominé à cet endroit par le Kangchenjunga (8 598 m), le troisième plus haut sommet du monde. Comme ailleurs en Himalaya, le sud est majoritairement hindouiste tandis que la haute montagne au nord est bouddhiste de tradition tibétaine. Les vieux cultes animistes des tribus du Sikkim y sont toutefois encore bien vivants.
Arunachal Pradesh
C'est le massif du Namcha Barwa, situé à l'extrémité est de l'Arunachal Pradesh, qui délimite la frontière orientale de l'Himalaya. La chaîne passe ici de 500 mètres à 7 000 mètres sur une distance d'à peine 200 km. Au climat chaud et humide de type sub-tropical des basses vallées succèdent le climat typique des zones tempérées puis celui de la zone alpine. Les populations de l'Arunachal Pradesh sont d'origine mongoloïde et partagent les traditions des populations tibétaines et des montagnards de la Birmanie (Myanmar). L'agriculture est l'activité économique dominante de cette région.
Disputes frontalières
L'Inde éprouve des difficultés à faire respecter ses frontières par le Pakistan et son colossal voisin chinois.
La situation du Cachemire
Lors de la partition entre lInde et le Pakistan en 1947, le Cachemire, même si majoritairement musulman, bascula en grande partie du côté indien. Le Pakistan, contestant les frontières établies, sempara du Baltistan, de la partie occidentale du Ladakh et de la vallée du Cachemire. Des combats éclatèrent le long de la frontière et un cessez-le-feu fut établi par lentremise de lONU. En 1949, les deux pays sentendirent pour définir une ligne de cessez-le-feu séparant le territoire en deux : la partie sud demeura sous contrôle indien tandis que les régions du Baltistan, de Gilgit et de Hunza au nord tombèrent sous juridiction pakistanaise. La tension se manifesta à nouveau en 1965 puis en 1971. En 1972, le Pakistan consolida son contrôle administratif sur cette partie du Cachemire qui constitue depuis un point chaud du globe.
Territoires contestés Inde-PakistanLe cas de l'Aksaï Chin
Après l'annexion du Tibet en 1959, la Chine a repoussé sa frontière sud-ouest au détriment de l'Inde. Les Chinois pénétrèrent au Ladakh, dans l'Himalaya occidental, et y construisirent une route reliant l'Aksaï Chin à la province chinoise du Sinkiang. La guerre éclata entre l'Inde et la Chine en 1962 mais l'Inde fut incapable de déloger les Chinois de l'Aksaï Chin. Considérant l'ancienne frontière arbitrairement définie par les Britanniques au temps de l'Empire, la Chine occupe toujours ce territoire.
Le cas de l'Arunachal Pradesh
L'Arunachal Pradesh est en fait une vieille source de discorde entre Delhi et Pékin car la Chine y revendique un territoire de 90 000 km2 qu'elle considèrent comme le Tibet méridional. Dès 1913, les Chinois rejetèrent une proposition britannique à l'effet de tracer une frontière entre l'Inde et la Chine épousant la ligne de crête de l'Himalaya oriental (McMahon Line). À la suite de l'indépendance de l'Inde en 1947, la Chine revendiqua l'ensemble du territoire indien de l'actuel Arunachal Pradesh.
Les troupes chinoises traversèrent la frontière à quelques reprises, entre 1959 et 1962, et occupèrent même des postes frontaliers indiens. Les Chinois se retirèrent enfin mais contestent toujours cette frontière.
Carte géographique
Carte de l'Inde