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Le peuple sherpa

Sherpa signifie peuple venant de l'est. Les Sherpas sont originaires du Kham, une province située dans le sud-est du Tibet. Arrivés au Népal vers le milieu du XVIe siècle, ils se sont installés dans la région de l'Everest. Ils ont conservé l'essentiel de leur culture tibétaine et parlent un dialecte issu de la famille des langues tibéto-birmanes. Les Sherpas sont agriculteurs, éleveurs, commerçants et, depuis les années 1950, porteurs d'altitude, guides de montagne, propriétaires d'agence de trekking ou aubergistes sur les circuits de trekking du Khumbu. Le peuple sherpa est étroitement associé à l'histoire de l'Everest.

Un peu d'histoire

Le langage populaire a consacré l'usage du mot « sherpa » pour désigner ceux qui accompagnent les expéditions himalayennes, notamment les porteurs. C'est en portant effectivement que le peuple Sherpa s'est fait connaître. Mais le terme Sherpa désigne plus justement une ethnie népalaise d'origine tibétaine, un peuple venu de l'est... shar (est) et pa (peuple).

Vers les années 1530, des montagnards du Kham situé dans l'est du Tibet, prirent la route du Tibet central et se fixèrent dans les plaines de Tinkye. Les luttes politico-sociales, les litiges religieux et les invasions mongoles secouant alors le Tibet les décidèrent à se diriger vers le sud et à franchir l'Himalaya par les cols donnant accès au Népal oriental, notamment le Lamjura La et le Nangpa La, devenu depuis une route caravanière. Ils débouchèrent dans les hautes valléee de la Dudh Kosi.

Regroupées originellement en quatre clans patrilinéaires, nous apprennent Patrick et Christiane Weisbecker (1990), certaines familles s'établirent au pied de l'Everest dans le Khumbu tandis que d'autres se fixèrent plus au sud et colonisèrent le Pharak et le Solu. Arrivant par vagues successives, d'autres groupes tibétains vinrent grossir les rangs des premières communautés tribales sherpa et repoussèrent les limites de leur habitat en migrant au Langtang, au Rolwaling et en Helambu.

Les caprices du relief, la dureté des conditions climatiques, la rareté des terres cultivables vinrent sans doute limiter l'expansion de la population sherpa sur son territoire originel. Au XIXe siècle, de nombreuses familles sherpa émigrèrent dans la vallée de Katmandou et la région de Phokara, puis au Sikkim et dans le district de Darjeeling au Bengale occidental (Inde).

Adaptation

Les Sherpas ont démontré une capacité étonnante d'adaptation à leur environnement de même qu'une ouverture au changement peu commune. Directeur de l'Himalayan Trust, fondé par Edmund Hillary pour supporter les projets des Sherpas dans le Khumbu, Ang Rita Sherpa se plaît à dire que «... l'isolement géographique des Sherpas ne les a jamais empêchés d'être réceptifs aux influences extérieures ». Trois grandes innovations ont eu un impact décisif sur le développement de la communauté sherpa explique-t-il : la culture de la pomme de terre importée par les Britanniques dans l'Himalaya ; l'introduction de l'iode qui a permis d'éradiquer le goître fort répandu dans le pays avant les années 1960 ; le mountaineering et le trekking qui ont donné naissance à l'écotourisme.

Paysans, commerçants, guides...

Les Sherpas sont depuis toujours éleveurs, agriculteurs et commerçants. L'avènement des grandes expéditions alpines sur les hauts sommets himalayens dans les années 1950 a modifié passablement leur mode de vie. À titre de guides, porteurs, yack-pa (celui qui conduit les caravanes de yacks) puis d'alpinistes, ils se sont mérités une réputation enviable au sein des epéditions alpines sur l'Everest, grâce à leur endurance, leur détermination, leur force et leur loyauté. De nombreux Sherpas pratiquent désormais les métiers de la montagne. En effet, l'accroissement du tourisme d'aventure, au cours des dernières décennies, n'a pas épargné le Solu-Khumbu situé à proximité du mont Everest, le plus haut sommet du monde. Bien au contraire, il a entraîné une diversification de l'économie de la société sherpa et a provoqué les inévitables soubresauts qui accompagnent la transformation des modes de vie d'une collectivité.

Pages complémentaires

Habitat
Société
Religion
Modes de vie

 


Sherpa et Bothia

Les Sherpas font partie des ethnies tibéto-népalaises et sont apparentés aux Bhotias d'origine tibétaine qui ont migré vers le sud et sont venus s'installer, il y a près de 500 ans, dans les hautes vallées de la chaîne himalayenne au Bhoutan, au Sikkim et au Népal de même que dans le Transhimalaya au Ladhak, au Zanskar, au Mustang, au Dolpo et à Humla.

Des hommes avant tout !

Les Sherpas sont hautement considérés. La documentation fourmille de qualificatifs pour les décrire. Lors de mon séjour au Khumbu, j'ai été personnellement subjugué par leur force, leur loyauté, leur empressement, leur bonne humeur et leur joie de vivre, même dans les conditions les plus difficiles.

Henri Sigayret (1997), qui a vécu avec eux, a épousé une Sherpani et a de nombreux amis parmi eux, écrit à leur sujet :

« Ils doivent être forts et posséder de nombreuses qualités pour avoir acquis une telle notoriété en l'espace d'une si courte tranche d'histoire. Mais nous méfiant du regard manichéen qui idéalise ou noircit, il faut aussi corriger le jugement simpliste que l'on porte sur eux, atténuer les louanges, gommer quelques caricatures. Ce ne sont que de simples hommes, bien meilleurs que la plupart, mais avec leurs travers, leurs faiblesses, leurs défauts. »

Population sherpa

Selon les données du recensement népalais de 2001, la population sherpa s'établirait à 154 622, soit 0,68 % de la population totale. Un article récent du National Geographic mentionne par ailleurs que l'ethnie sherpa compterait 70 000 personnes au Népal. Toutefois, aucun des documents, travaux de référence et rapports d'autres organismes gouvernementaux népalais consultés ne fait état de tels nombres. Sans doute est-ce en raison de définitions basées sur des critères différents (langue maternelle, langue parlée, lieu de naissance, etc.). Un nombre se situant autour de 30 000 est par ailleurs fréquemment mentionné.

Khumbu

Yack-Pa